Les autorités du Bangladesh ont arrêté plus de 1100 personnes ces derniers jours après des violences liées aux manifestations contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, selon un nouveau décompte de l'AFP effectué mardi. Au moins 173 personnes, dont plusieurs policiers, sont morts au cours de ces troubles, selon un autre décompte de l'AFP.
Des manifestations d'étudiants tournent mal
Des manifestations d'étudiants contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, accusés de favoriser les proches du parti au pouvoir, ont dégénéré en la pire vague de violences depuis que la Première ministre Sheikh Hasina est arrivée au pouvoir il y a 15 ans.
Le mouvement étudiant à l'origine des manifestations a suspendu ses protestations lundi pour 48 heures, son chef déclarant qu'il ne voulait pas de réformes «au prix de tant de sang».
Couvre-feu et patrouilles
Un couvre-feu a été imposé et des soldats patrouillent dans les villes du pays d'Asie du Sud qui compte la huitième plus grande population au monde. L'armée a annoncé que l'ordre était revenu lundi soir.
Au moins 200 personnes ont été arrêtées dans les districts de Narayanganj et Narsingdi, dans le centre du pays, ont indiqué à l'AFP les chefs de la police locale, tandis qu'au moins 80 personnes sont détenues à Bogra (nord).
Forte présence militaire
Au moins 168 personnes ont été arrêtées dans la ville industrielle de Gazipur, à proximité de la capitale, 75 dans la ville de Rangpur (nord) et 60 à Barisal, dans le sud, ont indiqué de hauts responsables de la police. Ces arrestations s'ajoutent à un total 532 arrestations dans la capitale Dacca annoncé la veille, l'AFP ayant recensé au total 1115 arrestations dans le pays.
Une forte présence militaire était visible dans la capitale mardi. Mais les gens étaient plus nombreux dans les rues, tout comme des centaines de pousse-pousse.
«Je n'ai pas conduit de pousse-pousse les premiers jours du couvre-feu, mais aujourd'hui je n'ai pas eu le choix», a déclaré Hanif, un conducteur de ces véhicules populaires, à l'AFP. «Si je ne le fais pas, ma famille aura faim.»