Malgré les accusations de fraude
Nicolas Maduro investi pour un troisième mandat de six ans au Venezuela

Maduro entame un nouveau mandat de six ans au Venezuela, ignorant les accusations de fraude. L'opposition conteste sa réélection, revendiquant la victoire lors d'un scrutin controversé.
Publié: 16:24 heures
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont la réélection est contestée par l'opposition qui revendique la victoire et crie à la fraude, a prêté serment vendredi pour un troisième mandat de six ans à l'Assemblée nationale de Caracas.

«Je le jure (...) ce nouveau mandat présidentiel sera celui de la paix», a-t-il lancé devant le président de l'Assemblée Jorge Rodriguez qui a ensuite déclaré: «Vous êtes investi comme président constitutionnel».

M. Maduro est arrivé au Palais de l'Assemblée nationale vers 10h30 locales (14H30 GMT), passant entre une haie de soldats en tenue de gala avant d'entrer dans le bâtiment où il a longuement serré les deux mains du président cubain Miguel Diaz-Canel, l'un des rares chefs d'Etat présents.

La plupart des personnalités du pouvoir, dont le ministre de l'Intérieur Diosdado Cabello ou le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez, personnages-clefs dans la répression des troubles post-électoraux, étaient aussi là. La zone de l'Assemblée était quadrillée par les forces de l'ordre. Les autorités ont installé des podiums et des tentes qui doivent servir à faire la fête après l'investiture.

Le pouvoir a fait fermer vendredi à l'aube la frontière avec la Colombie, invoquant un «complot international visant à troubler la paix des Vénézuéliens». Cette annonce intervient au lendemain de manifestations de l'opposition qui conteste la victoire du chef de l'Etat socialiste de 62 ans à l'élection du 28 juillet, dont la proclamation a été suivie de troubles meurtriers et de milliers d'arrestations.

Le candidat de l'opposition Edmundo Gonzalez Urrutia assure avoir remporté ce scrutin et a répété jeudi, en République dominicaine, à une heure d'avion de Caracas, qu'il était le «président élu». Sans faire plier celui qui a succédé en 2013 à Hugo Chavez et dirige depuis le Venezuela d'une main de fer.

Une forte opposition

La manifestation de l'opposition a réuni des milliers de personnes qui criaient «nous n'avons pas peur !» ou tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «la liberté ne se mendie pas, elle se conquiert». Elle a donné lieu à une certaine confusion en fin de journée quand l'opposition a annoncé la «violente» arrestation de sa cheffe Maria Corina Machado.

Quelques dizaines de minutes plus tard, l'équipe de l'opposante annonçait sa libération: «En quittant le rassemblement, Maria Corina Machado (...) a été emmenée de force. Pendant son enlèvement, elle a été forcée d'enregistrer plusieurs vidéos et a été relâchée par la suite.»

Comme pendant les manifestations de 2014, 2017 et 2019, qui ont fait plus de 200 morts, M. Maduro a pu compter sur le soutien de l'armée, un pilier de son pouvoir, ainsi que sur une justice aux ordres.

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