Malgré la prescription
Première demande d'indemnisation d'une victime de l'abbé Pierre

L'Inirr confirme avoir reçu une demande d'accompagnement d'une victime de l'abbé Pierre, malgré la prescription des faits. Cette révélation s'ajoute aux 33 accusations de violences sexuelles visant le prêtre, décédé en 2007.
Publié: 16:55 heures
L'Inirr a reçu une première demande d'indemnisation de l'une des victimes d'agression sexuelle de l'abbé Pierre.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Une première victime d'agression sexuelle de l'abbé Pierre a fait une demande d'indemnisation auprès de l'Inirr, l'une des instances chargées des réparations face aux violences sexuelles au sein de l'Eglise, selon un communiqué samedi.

Confirmant une information de franceinfo, l'Inirr précise dans le texte «avoir reçu en janvier une première demande d'accompagnement d'un homme mineur au moment des faits, victime de l'abbé Pierre».

Trois victimes témoigneront

Selon la radio, la victime avait 13 ans au moment des faits, survenus au début des années 1980 à Esteville, fief normand d'Henri Grouès, le nom à l'état-civil de l'abbé Pierre.

L'adolescent aurait subi «des attouchements suivis d'un acte de pénétration», détaille la radio. «Même si les faits sont prescrits par la justice, toute personne victime de violences sexuelles au sein de l'Église, quand elle était mineure, peut s'adresser à l'Inirr», précise l'organisme.

L'Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) dit qu'elle présentera «un bilan complet de son travail des trois dernières années lors d'une conférence de presse le 25 mars et répondra à toutes les interrogations», en présence de «trois victimes» qui livreront leur témoignage.

Aucune enquête pénale

Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès était visé fin janvier par 33 accusations de violences sexuelles, certaines émanant de personnes qui étaient des enfants au moment des faits présumés.

Aucune enquête pénale ne sera ouverte pour établir des responsabilités dans ces multiples accusations car le prêtre est décédé en 2007 et la non-dénonciation des faits -qui s'étalent des années 1950 aux années 2000- est couverte par la prescription, a indiqué mardi le parquet de Paris.

Ces agressions sexuelles et viols ont été révélés dans trois rapports différents publiés depuis juillet 2024 par le cabinet Egaé, mandaté par le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements du prêtre.

La Fondation Abbé Pierre, que le prêtre avait créée avec des proches en 1987, a officiellement changé de nom le 25 janvier pour devenir la «Fondation pour le Logement des Défavorisés».

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