Lors d'un entretien télévisé
L'armée russe progresse bien, affirme Vladimir Poutine

L'armée russe progresse actuellement sur le front en Ukraine, y compris autour de la ville d'Avdiïvka, a affirmé dimanche le président russe Vladimir Poutine. Cette dernière localité est la cible d'un assaut d'ampleur des troupes de Moscou depuis plusieurs jours.
Publié: 15.10.2023 à 11:30 heures
La prise par la Russie d'Avdiïvka relèverait surtout d'une victoire symbolique (archives).
Photo: Getty Images

L’armée russe progresse, a affirmé Vladimir Poutine dimanche dans un entretien à la télévision russe dont un extrait a été publié sur les réseaux sociaux du journaliste l’ayant interrogé, Pavel Zaroubine. «Nos troupes améliorent leur position dans la quasi-totalité de cet espace, un espace assez vaste», a avancé le président russe. «Cela concerne les zones de Koupiansk, Zaporijjia et Avdiïvka», a-t-il ajouté, se félicitant de cette stratégie de «défense active» menée par son armée.

Ces déclarations du président russe, notamment sur la situation autour d’Avdiïvka, interviennent au moment où son armée a dit avoir effectué des progrès dans le secteur, déterminée à prendre en tenaille cette ville située à moins de 15 km au nord de Donetsk, la capitale, sous contrôle russe, de la région éponyme dont Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion il y a plus d’un an.

La prise par la Russie d’Avdiïvka, érigée autour d’une vaste cokerie, relèverait surtout d’une victoire symbolique plus que stratégique, tant cette ville représente la résistance ukrainienne face aux assauts russes depuis 2014. Avdiïvka était en effet brièvement tombée aux mains, en juillet 2014, des séparatistes prorusses pilotés et armés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien. Depuis, elle marque la ligne de front dans cette zone et était déjà régulièrement bombardée avant même l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Cette zone est donc particulièrement fortifiée.

Importantes pertes russes

Ces dernières semaines, les forces russes ont réussi à prendre le contrôle au nord et au sud de la ville, tout en dominant l’est, resserrant progressivement l’étau, avec l’espoir, à terme, de faire reculer l’armée ukrainienne plus loin de la capitale régionale Donetsk, qui essuie quasiment chaque jour des bombardements ukrainiens.

Plusieurs analystes, se fondant sur les images en source ouverte de cet assaut disponibles sur les réseaux sociaux, ont toutefois fait état d’importantes pertes russes en termes de matériel militaire.

De son côté, l’armée ukrainienne, dans son bulletin quotidien dimanche, a balayé toutes les affirmations russes, assurant que ses hommes avaient «repoussé» les attaques de Moscou dans la zone d’Avdiïvka. «L’ennemi ne cesse d’essayer de percer notre défense, mais sans succès», a-t-elle dit. Samedi, le maire ukrainien de la ville Vitaly Barabach avait pourtant jugé «très tendue» la situation sur le terrain, les Russes tentant, selon lui, d'«encercler la ville» avec «de plus en plus de troupes».

La contre-offensive a «complètement échoué», selon Poutine

Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, lui, juré que son armée «tenait bon» et résistait à l’assaut. Selon le maire Vitaly Barabach, un peu plus de 1600 civils demeurent à Avdiïvka et les évacuations y sont difficiles du fait des constants bombardements. Avant l’offensive russe, la cité comptait 30’000 habitants.

L’attaque russe pour Avdiïvka intervient après quatre mois d’une difficile contre-offensive ukrainienne dans l’est et le sud, l’armée de Kiev n’ayant repris à ce stade que quelques villages malgré l’appui militaire occidental.

Vladimir Poutine a une nouvelle fois répété dimanche que cette contre-offensive avait, selon lui, «complètement échoué». «Nous savons que dans certaines zones de combat, la partie adverse prépare de nouvelles opérations offensives. Nous le voyons, nous le savons. Et nous réagissons en conséquence», a-t-il toutefois souligné.

Ailleurs en Ukraine, plusieurs frappes russes ont fait depuis samedi matin quatre morts et trois blessés dans les régions de Kharkiv (est) et Kherson (sud), selon les autorités régionales.

(ATS)

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