«Boeing s'est engagé à s'assurer que toutes les familles qui ont perdu des proches dans des accidents soient entièrement et justement dédommagées», a indiqué l'entreprise, sollicitée par l'AFP.
«En reconnaissant sa responsabilité, l'accord de Boeing avec les familles permet aux parties de concentrer leurs efforts sur la détermination des compensations appropriées pour chaque famille».
Le vol 302 à destination de Nairobi, opéré par Ethiopian Airlines, s'est écrasé dans un champ au sud-est de la capitale Addis Abeba, six minutes après son décollage, à cause d'un logiciel défectueux.
L'accident avait entraîné l'immobilisation au sol des modèles de 737 MAX, et la pire crise de l'histoire de l'avionneur américain, car il suivait de quelques mois un autre accident, celui d'un appareil de Lion Air en Indonésie en octobre 2018 (189 morts).
L'accord d'«historique»
Les principaux avocats des familles ont qualifié l'accord d'«historique» et d'"étape importante pour les proches dans leur quête de justice contre Boeing». «Il va permettre qu'ils soient tous traités de façon équitable (...) en créant un parcours pour parvenir à des résolutions finales, grâce à des accords ou à des procès», ont ajouté Robert Clifford, Steven Marks et Justin Green dans un communiqué.
Les documents déposés mercredi ne mentionnent pas de sommes, mais les familles des victimes pourront faire des démarches en vue d'obtenir des dédommagements dans les tribunaux américains. Les 157 personnes décédées étaient de 35 nationalités différentes.
Une audience est prévue mardi à Chicago pour entériner cet accord préliminaire. Il y aura ensuite des médiations. Mais si elles échouent, chaque famille pourra présenter son cas devant un jury pour obtenir des dommages et intérêts, suivant la loi de l'Etat de Chicago, l'Illinois.
«Ce sont des affaires substantielles, qui pourraient encore facilement prendre au moins deux ans à résoudre», a précisé l'avocat Robert Clifford.
«Nous présentons nos plus sincères condoléances aux familles de tous ceux qui ont perdu la vie sur le vol 610 de Lion Air et le vol 302 d'Ethiopian Airlines», a déclaré le porte-parole de Boeing mercredi. «Depuis les accidents, Boeing a réalisé des changements significatifs en tant qu'entreprise, et sur le design du 737 MAX, pour s'assurer que des accidents comme ceux-là ne se produisent plus jamais».
Le 737 MAX, nouvelle version du moyen-courrier mythique sorti en 1967, a entaché la réputation de l'avionneur et lui a coûté des milliards de dollars.
En janvier, notamment, Boeing a accepté de verser plus de 2,5 milliards pour solder certaines poursuites. Le géant aéronautique avait alors reconnu que deux de ses employés avaient induit en erreur la FAA, le régulateur de l'aviation aux Etats-Unis.
Lors des deux incidents, le logiciel de commandes de vol, le MCAS, censé empêcher l'avion de partir en piqué, s'était emballé sur la base d'informations erronées transmises par une des deux sondes de l'appareil.
L'avion est resté cloué au sol pendant vingt mois, avant d'être progressivement autorisé à revoler dans le monde depuis fin 2020. Les compagnies ont depuis remis en service plus de 200 appareils de ce type.
(ATS)