Le train-train quotidien
Une Italienne parcourt 1600 kilomètres par jour pour aller travailler

Elle parcourt chaque jour 800 kilomètres pour se rendre au travail, et rebelote le soir pour rentrer. Cela ne dérange pas Giuseppina Giuliano. La Napolitaine fait les gros titres en Italie pour son expérience de pendulaire qui vaut toutes les cartes de fidélité.
Publié: 19.01.2023 à 22:48 heures
|
Dernière mise à jour: 20.01.2023 à 06:30 heures
1/6
Chaque jour, Giuseppina Giuliano parcourt des centaines de kilomètres pour se rendre au travail.
Photo: Screenshot Il Giorno
Marian Nadler

Chaque jour, Giuseppina Giuliano se lève à 3h30, avale son petit-déjeuner et se prépare pour aller travailler. Dans sa ville de Naples, c'est le quotidien de nombreux travailleurs. Sauf que la femme de 29 ans exerce son activité... à Milan!

Elle parcourt donc pas moins de 1600 kilomètres pour se rendre dans l'école d'art où elle pratique son métier. Cela représente 800 kilomètres à l'aller, 800 kilomètres au retour, comme elle l'explique au «Corriere del Mezzogiorno».

Giuseppina habite encore chez ses parents. Depuis la maison familiale, elle se rend à la gare centrale de Naples à 5h09 pour y prendre un train à grande vitesse. Après un voyage de plusieurs heures, l'Italienne prend son service à l'école d'art Boccioni de Piazzale Arduino, à 10h tapantes.

À Milan, la vie est trop chère

Le soir venu, Giuseppina rentre chez elle. Elle termine sa journée de travail à 17h, puis reprend le train à 18h20 pour arriver à Naples à 22h53. Elle prend son repas du soir dans le train. Le lendemain, rebelote. Et ainsi de suite depuis septembre. À tel point que les aventures de la pendulaire ont fait les gros titres en Italie.

«Je n'ai jamais reçu autant d'attention, déclare la jeune femme à 'Il Giorno'. Je dois dire que mon travail ne me pèse pas du tout, tout comme les trajets en train», confie-t-elle au journal. Et tout cela même si elle affirme souffrir d'une maladie pulmonaire depuis son enfance.

Mais pourquoi s'inflige-t-elle un tel bal ferroviaire? Le coût de la vie à Milan est beaucoup trop élevé. Le loyer d'un appartement de deux pièces dans la métropole du nord de l'Italie peut y atteindre 1800 euros. Or, son salaire mensuel n'est que de 1165 euros.

En habitant à Naples, elle parvient même à mettre de côté une partie de son salaire. Selon ses propres indications, elle ne paie qu'environ 400 euros par mois pour ses frais de transport. Elle achète les billets à l'avance et accumule des tas de points de voyage.

«Je compte bien continuer ainsi»

Non, rien de rien... Giuseppina ne regrette pas une seule seconde sa décision d'être restée vivre chez ses parents en Campanie. «Je compte bien continuer ainsi, assure-t-elle. Chacun est libre de décider comment il veut organiser sa vie, et j'ai fait mon choix.»

À terme, elle avoue toutefois vouloir s'installer à Milan. «Pour l'instant, je suis encore jeune et je peux supporter la fatigue, mais avec les années, je n'y crois pas», souligne-t-elle, lucide. Elle a bon espoir de dénicher un logement abordable dans la plus grande ville de la péninsule.

C'est pourquoi elle lance un appel aux Milanais: «Peut-être que parmi toutes les personnes qui ont entendu mon histoire, il y a quelqu'un avec un bon cœur qui a une chambre ou un petit appartement dans le coin et qui voudrait me le louer.» Ses parents n'auront pas à s'inquiéter, elle saura prendre le train de temps en temps pour leur rendre visite...

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la