Lave fumante en Islande
Eruption dans une fissure volcanique près de Reykjavik

Une éruption volcanique a commencé mercredi près de Reykjavik, dans une fissure qui crachait une lave fumante à proximité du site du Mont Fagradalsfjall. L'événement se produit près d'un volcan qui était déjà entré en éruption en 2021.
Publié: 03.08.2022 à 22:16 heures
Le volcan Fagradalsfjall en activité mercredi.
Photo: Ernir Snaer

La fissure, située à environ 40 kilomètres de Reykjavik, laissait apparaître des jets de lave se transformant en roche fumante à mesure que la matière refroidit.

L'Institut météorologique d'Islande, qui surveille l'activité sismique, a estimé la longueur de la fissure à environ 300 mètres. Ce dernier a précisé que l'éruption avait débuté dans la vallée de Meradalir, à moins d'un kilomètre de l'éruption de 2021.

Des curieux se sont déplacés sur la zone de l'éruption, s'émerveillant à la vue de la lave en ébullition et au bruit du grondement lorsque le magma jaillit, a constaté un journaliste de l'AFP.

Gaz dangereux

Malgré l'absence de nuage de cendres, l'institut a estimé «possible que de la pollution soit détectée du fait des émanations de gaz».

Les gaz émanant des éruptions volcaniques, notamment le dioxyde de soufre, peuvent s'élever à proximité immédiate et présenter un danger pour la santé, voire être fatals.

Ces types de pollution peuvent également être transportés par le vent.

Mardi soir, l'Institut météorologique avait annoncé que la probabilité d'une nouvelle éruption près du mont Fagradalsfjall «dans les prochains jours ou semaines» était considérée comme «substantielle».

Depuis samedi, près de 10'000 secousses avaient été détectées, dont deux d'une magnitude supérieure à 5.

Aucun vol affecté pour le moment

Contactée par l'AFP, l'Autorité nationale des aéroports d'Islande a indiqué qu'aucun vol n'était affecté par le volcan pour le moment, ajoutant qu'elle suivait la situation «en conséquence».

«Le risque pour les zones peuplées et les infrastructures essentielles est considéré comme très faible et il n'y a eu aucune perturbation des vols», a indiqué sur Twitter le ministère des Affaires étrangères.

Plus d'une heure après le début de l'éruption, un vol commercial pouvait être aperçu volant à basse altitude au dessus du site de l'éruption et en direction de Keflavik, le principal aéroport de Reykjavik.

L'année dernière, l'Islande avait connu une éruption sur une zone relativement facile d'accès, faisant de l'événement une véritable attraction touristique.

La population encouragée à se tenir à l'écart

L'éruption, qui avait vu plus de 140 millions de mètres cubes de magma se déverser sur une période de six mois, avait attiré plus de 430'000 visiteurs selon l'Office du tourisme islandais.

L'éruption avait été officiellement déclarée achevée au bout de neuf mois, en décembre 2021.

Mercredi, les services de secours et la police, sur place pour évaluer le niveau de danger et les possibles contaminations de gaz, ont encouragé la population à se tenir à l'écart de la zone.

Le président islandais Gudni Johannesson a lui aussi appelé à la vigilance. «Je veux juste que les gens fassent attention et en sachent plus avant de se lancer dans l'inconnu. Si cette éruption est comme la dernière, il y aura assez de temps, donc il n'y a aucune raison de se précipiter», a-t-il déclaré au média anglophone Iceland Monitor.

Le Mont Fagradalsfjall appartient au système volcanique de Krysuvik, situé dans la péninsule de Reykjanes, dans le sud de l'Islande.

Une éruption tous les cinq ans en Islande

Avant l'an dernier, la péninsule de Reykjanes n'avait plus été le théâtre d'éruptions depuis près de huit siècles mais les spécialistes islandais soulignent que la région est entrée dans une nouvelle période d'activité volcanique.

L'Islande dénombre 32 systèmes volcaniques actuellement considérés comme actifs, soit le plus grand nombre en Europe.

Le pays connaît en moyenne une éruption tous les cinq ans.

L'Islande chevauche la dorsale médio-atlantique, une fissure séparant la plaque tectonique eurasienne et nord-américaine.

Le mouvement de ces plaques est en partie responsable de l'activité sismique intense du pays.

(ATS)

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