Le rouble a poursuivi vendredi sa chute entamée au début de la semaine, en s'échangeant à plus de 101 pour 1 dollar. Le nouveau repli intervient au lendemain des déclarations de Vladimir Poutine sur la situation économique «stable» dans le pays. Le rouble, sous l'effet de sanctions internationales à cause de l'assaut contre l'Ukraine, est à la peine depuis des mois, pesant notamment sur le pouvoir d'achat de la population.
A la Bourse de Moscou, il fallait 101,19 roubles pour 1 dollar et 106,66 roubles pour 1 euro à 10H49 heures locales (07H49 GMT). Mardi, le rouble a déjà brièvement dépassé 100 pour 1 dollar, une chute inédite depuis la mi-août qui est survenue pour la deuxième fois seulement depuis mars 2022 et l'effondrement de la monnaie russe dans la foulée de l'offensive en Ukraine.
Le rouble est ensuite légèrement remonté mais a repris sa chute jeudi soir, en plein discours de Vladimir Poutine, lors du forum international de Valdaï, en Russie, où le président russe faisait l'éloge de la situation économique «stable» dans son pays. «Nous avons surmonté tous les problèmes qui sont apparus après la mise en place des sanctions contre nous et nous avons commencé une nouvelle étape de développement», a ainsi assuré Vladimir Poutine.
«La situation en gros est stable», a-t-il affirmé. Quant à l'inflation, «c'est vrai qu'elle est en hausse actuellement à 5,7%, mais la Banque centrale et le gouvernement prennent des mesures concertées pour atténuer d'éventuelles conséquences négatives», a ajouté le président russe.
La Banque centrale de Russie (BCR) s'était empressée en août de relever son taux directeur de 8,5% à 12%, puis l'a relevé à 13% à la mi-septembre. Cette décision de la BCR semble cependant avoir un impact limité pour l'instant.
Après un an et demi de lourdes sanctions internationales et malgré une adaptation de l'économie menée tambour battant, la Russie fait face à une série de difficultés économiques: inflation, affaiblissement du rouble, pénuries de main d'oeuvre dans certains secteurs, fuite des cerveaux à l'étranger, chute importante des revenus liés à la vente des hydrocarbures. Dans ce contexte, la Banque centrale avait dit s'attendre mi-septembre à un ralentissement de la croissance au deuxième semestre de cette année.
(ATS)