La Silicon Valley en crise
Voici pourquoi tant d'emplois sont supprimés dans le secteur de la «tech»

Aux Etats-Unis, plus de 50'000 postes dans le secteur de la tech ont été supprimés. Outre Twitter et Snap, le groupe Facebook Meta a également licencié 11'000 employés. Blick vous explique pourquoi.
Publié: 10.11.2022 à 14:58 heures
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Outre le groupe Meta, maison mère de Facebook, de nombreuses autres grandes entreprises tech de la Silicon Valley ont supprimé des emplois.
Photo: AFP
Milena Kälin

Depuis l’éclatement de la crise du Covid-19, le secteur de la tech a été stimulé par un véritable boom de la numérisation… qui a pris une fin abrupte en 2022. Depuis le début de l’année, plus de 50’000 emplois ont été supprimés dans le secteur aux Etats-Unis, où se trouve la Silicon Valley. C’est la conclusion de l’entreprise américaine d’analyse de données Crunchbase.

Mercredi, Meta, la société mère de Facebook à laquelle appartiennent également WhatsApp et Instagram, a licencié 11’000 collaborateurs. L’entreprise suit Twitter, dont le nouveau chef à peine arrivé, Elon Musk, a congédié près de la moitié de ses 7500 employés.

Embaucher d’abord, licencier ensuite

Le nombre de collaborateurs de Snap, le fournisseur de Snapchat, a littéralement explosé pendant la pandémie, passant de 3500 à 6500. Aujourd’hui, la société prévoit de supprimer à nouveau 1200 emplois, soit environ un cinquième de tous les postes. Netflix a également dû licencier 480 de ses 11’000 collaborateurs en septembre. Et le géant du logiciel Microsoft ne fait pas exception: des départs forcés sont aussi à prévoir.

Un autre poids lourd de la Silicon Valley, Alphabet, la maison mère de Google, n’a pas encore procédé à des licenciements. Son CEO, Sundar Pichai, a toutefois déjà annoncé que cette option n'était pas exclue. Interrogé par Blick, Google Suisse a déclaré qu’aucune information n’était connue à ce sujet. L’entreprise emploie actuellement 5000 personnes à Zurich.

De nombreuses sociétés siégeant dans la Sillicon Valley sont concernées par ce phénomène. Par exemple, le prestataire de services de paiement Stripe, le service de transport Lyft, la plateforme boursière Robinhood ainsi que l’entreprise de fintech Better.

Le ralentissement économique est arrivé plus vite que prévu

Mais pourquoi de tels licenciements massifs ont-ils eu lieu dans le secteur de la technologie? Pendant le boom de la numérisation, boosté par la pandémie de Covid-19, la grande ruée des investisseurs a eu lieu.

Et les cours des actions tech se sont envolés. «Cette demande inhabituellement élevée a incité le secteur à embaucher un très grand nombre de personnes et à se développer au pas de charge», explique Sunnie Groeneveld, experte numérique de la société de conseil Inspire 925.

Mais un ralentissement économique est arrivé de manière assez surprenante avec le début de la guerre en Ukraine. Après avoir généreusement augmenté leurs effectifs, de nombreuses entreprises sont désormais contraintes de réduire leurs coûts.

Dans ce contexte, les frais de personnel constituent un levier important. «Les grandes entreprises tech deviennent plus prudentes et prononcent des licenciements ainsi que des gels d’embauche», explique Sunnie Groeneveld.

Les investisseurs s’évaporent

Les investisseurs, quant à eux, craignent une baisse des dividendes et se retirent du marché. Au cours des trois derniers mois, l’indice Nasdaq 100, qui comprend les 100 principaux titres technologiques, a perdu environ un cinquième de sa valeur.

Le président de Meta, Mark Zuckerberg, a lui-même reconnu qu’il avait surestimé le boom en ligne au début de la pandémie en augmentant ses investissements. Aujourd’hui, l’activité sur Internet est revenue aux tendances antérieures.


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