La Maison Blanche s'est transformée en concession Tesla éphémère mardi 11 mars à l'initiative de Donald Trump, qui a manifesté de manière très ostensible son soutien à son allié Elon Musk, patron du constructeur. «Il ne peut pas être puni pour être un patriote», a affirmé le président américain, se tenant aux côtés du multimilliardaire et du fils de ce dernier, devant cinq voitures de la marque dont le très reconnaissable Cybertruck, à l'allure futuriste.
«Je vais en acheter une» parce que c'est «un très bon produit» et parce qu'Elon Musk a été «traité de manière très injuste» a dit le républicain de 78 ans, au moment où l'action Tesla est malmenée en Bourse et alors que les ventes du constructeur souffrent. L'entrepreneur, dont la charge contre la bureaucratie fédérale secoue Washington, et le président sont ensuite montés dans la voiture sur laquelle ce dernier a jeté son dévolu, une Tesla rouge du modèle S.
Donald Trump, précisant qu'il paierait par chèque, a toutefois indiqué qu'il n'était «pas autorisé à rouler parce qu'(il n'avait) pas conduit de voiture depuis longtemps», et a précisé que la voiture serait mise à la disposition de ses employés à la Maison Blanche. Le républicain a aussi assuré, sur le ton de la plaisanterie, qu'il ne demanderait pas de réduction à celui qui a été le plus généreux contributeur de sa campagne.
«Nous vous attraperons et vous vivrez un enfer»
Sur un ton plus menaçant, il a assuré, à propos des personnes qui vandaliseraient des voitures Tesla: «Nous vous attraperons et vous vivrez un enfer.» Elon Musk a de son côté déclaré qu'"en signe de confiance en l'Amérique, Tesla (allait) doubler sa production de véhicules aux Etats-Unis dans les deux années à venir».
Conseiller du président, l'hyperactif patron est un rouage essentiel de l'administration Trump et anime notamment le travail d'une Commission chargée de réduire drastiquement les dépenses de l'Etat fédéral (Doge), ce qu'il ne fait pas sans heurts.
Le multimilliardaire, qui est également propriétaire du réseau social X, est devenu un épouvantail pour les opposants à Donald Trump qui l'accusent notamment d'avoir fait un salut nazi, d'outrepasser ses fonctions, de menacer les régimes sociaux, d'être l'incarnation du pouvoir derrière le trône.
Tesla dans la panade
«Les fous de la gauche radicale, comme ils le font souvent, essaient de boycotter illégalement (...) Tesla, l'un des plus grands constructeurs automobiles du monde et le 'bébé' d'Elon», avait déjà accusé Donald Trump sur son réseau Truth Social. Ce soutien intervient à un moment délicat pour le constructeur.
Lundi, l'action du pionnier des véhicules électriques a chuté de plus de 15% à la Bourse de New York, le constructeur souffrant d'un plongeon de ses ventes et d'un net recul du secteur technologique à Wall Street. Sa valorisation boursière a été divisée par deux depuis décembre.
Appels au boycott
Les prises de position d'Elon Musk ont refroidi certains acheteurs même s'il reste difficile d'évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l'extrême droite européenne ont pu effrayer de potentiels clients. Des appels au boycott ont été lancés ces dernières semaines.
Mardi, le constructeur automobile sud-coréen Kia a indiqué qu'il n'avait pas validé une campagne publicitaire hostile à Elon Musk, diffusée en Norvège, mettant en scène une voiture Kia avec un autocollant «Je l'ai acheté après qu'Elon est devenu fou».
Aux Etats-Unis, les autorités enquêtent de leur côté sur les causes de l'incendie de quatre véhicules Tesla à Seattle (Ouest) dimanche soir, a rapporté lundi le New York Times, rappelant que plusieurs bornes de recharge avaient été auparavant incendiées près de Boston (Est).