«Les droits de douane injustifiés imposés à l'UE ne resteront pas sans réponse: ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées», a assuré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, dans un communiqué.
En effet, Donald Trump a signé lundi un décret fixant au 12 mars la date d'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium, «sans exception». «Je regrette profondément» cette décision, a souligné la présidente de la Commission européenne.
Pas une première
Les pays de l'UE répliqueront «ensemble», a assuré de son côté le chancelier allemand Olaf Scholz. «C'est un scénario perdant-perdant», a déploré de son côté le commissaire européen en charge du Commerce international, Maros Sefcovic. La Commission européenne est seule compétente pour négocier des accords commerciaux ou décider de droits de douane, au nom des 27, qui ratifient ensuite ces décisions.
Lors de la première présidence Trump (2017-2021), le milliardaire américain avait déjà imposé des droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. Ces mesures avaient ensuite été levées, pour beaucoup, par lui-même ou par son successeur démocrate, Joe Biden.
Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon un cabinet d'experts. De nouveaux droits de douane risquent donc d'avoir un impact important sur la sidérurgie européenne, déjà affectée par une forte concurrence internationale et par le recul de la demande de la part du secteur automobile, l'un de ses gros clients.
La chambre de commerce désapprouve
La chambre de commerce américaine en Europe a déploré mardi l'annonce de ces droits de douane, comme elle l'avait fait en 2018, jugeant qu'ils auraient «un impact négatif sur l'emploi, la prospérité et la sécurité des deux côtés de l'Atlantique». «Nous sommes déjà passés par là» lors de la première présidence Trump, «donc la Commission sait quoi faire», a assuré mardi un diplomate européen, invitant à ne pas céder à la «panique».
Lors de la première présidence Trump, les Européens avaient ciblé leurs représailles sur des produits fabriqués essentiellement dans des Etats républicains, comme le bourbon ou les motos Harley-Davidson. La Commission européenne n'a pas dévoilé quels produits pourraient être cette fois ciblés.
Von der Leyen doit rencontrer mardi à Paris le vice-président américain J.D Vance, en marge du sommet sur l'intelligence artificielle organisée par la France et l'Inde.