Le retrait de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, permet au président russe Vladimir Poutine de déployer des soldats supplémentaires dans l'est du pays. Et de violents combats y font rage. Dans les environs de la ville de Bakhmout, les troupes russes ont récemment enregistré quelques gains de terrain. Comme l'explique le scientifique militaire britannique Michael Clarke du King's College de Londres sur la chaîne d'information Sky News, ces succès sont liés à de très lourdes pertes.
Selon Michael Clarke, les combats sont particulièrement intenses sur la ligne de front entre les villes de Svatove et Kreminna. C'est à cet endroit que passe une route importante qui relie la Russie à la ville de Louhansk. «C'est l'une des artères principales pour l'approvisionnement», explique-t-il. Si les Russes la perdaient, ils seraient obligés de faire de longs détours. «Je pense qu'il s'agit des combats ouverts les plus intenses que j'ai vus depuis le début de la guerre.»
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«Ne peuvent pas supporter les pertes plus longtemps»
Comme l'explique encore Michael Clarke, la Russie a déplacé des troupes aéroportées de Kherson vers la région du Donbass. «Il y a quelques semaines, nous pensions que cette bataille pourrait bientôt se terminer. Mais à Svatove et Kreminna, les Russes se battent plutôt bien.» Selon l'expert militaire, savoir si les troupes de Vladimir Poutine peuvent maintenir cette pression est toutefois une tout autre question. «Elles ne pourront pas supporter longtemps des pertes de cette ampleur», martèle le spécialiste.
Selon les rapports, Moscou perd entre 700 et 800 soldats par jour. Mais les Ukrainiens perdent également un nombre considérable de troupes, affirme Michael Clarke. Même si les chiffres sont moindres face à ceux de leurs adversaires. «Les Russes jettent simplement des hommes dans ces attaques par vagues humaines. Ils ont des criminels tout devant, des condamnés qu'ils ont sortis des prisons. Derrière sont placées des troupes mobilisées et, enfin, tout au fond, les troupes régulières.»
Le général a promis «d'écraser l'ennemi»
Selon lui, la mission des troupes régulières est de tirer sur toute personne qui se retire. «L'idée est donc la suivante: soit tu avances, soit tu meurs. Ce qui engendre des pertes énormes.»
Le responsable de cette stratégie est le général en chef de Vladimir Poutine, Sergueï Sourovikine. Lors de sa nomination en octobre, il a promis un rythme d'attaque élevé et un «écrasement de l'ennemi». Selon Michael Clarke, sa tactique consiste par ailleurs à exercer une pression sur la population civile en paralysant l'approvisionnement en électricité de l'Ukraine.