«J'ai l'impression de m'être fait avoir»
Un couple suisse se fait menacer par son agence de voyage pour des paiements

Le soleil, la plage... et l'intimidation. Nico K.*, lecteur de Blick, et sa compagne n'ont pas pu profiter de leurs vacances comme prévu. La raison de ce cauchemar? Les menaces de l'agence de voyage allemande Itravel auprès de laquelle ils avaient réservé leur séjour.
Publié: 30.04.2024 à 16:58 heures
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Nico K., lecteur de Blick, et sa compagne avaient prévu un voyage à Tokyo et au Vietnam. Sur la photo: une baie au Vietnam.
Photo: Blick-Leserreporter
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Milena Kälin

Ce couple suisse se souviendra longtemps de ses vacances. Nico K.* et sa compagne les avaient imaginées autrement. Le 10 avril, à peine arrivé dans la capitale japonaise Tokyo, un premier message atterrit dans la boîte mail du Suisse. Il s'agit d'une demande de paiement de son tour-opérateur: tous les services sur place, ainsi que les hôtels et le transfert vers le Vietnam, n'auraient pas été payés. Et si le Suisse ne paie pas maintenant, toutes les prestations seront annulées. 

Le couple avait pourtant tout réservé auprès de l'agence de voyage Itravel de Cologne, qui avait à son tour réservé le service sur place auprès de Vio-Travel. Mais que s'est-il donc passé pour en arriver là?

Vol de transfert annulé

«J'ai eu l'impression de m'être fait complètement avoir», confie l'homme à Blick. Et pour cause: il avait déjà réglé la totalité de la facture de 7600 euros en février, bien avant le départ. Alors, Nico a refusé de payer à nouveau. Et la sentence est tombée: leur vol de transfert de Tokyo à Hô Chi Minh-Ville, au Vietnam, a été annulé.

«Grâce à un collaborateur de l'aéroport, nous avons pu réserver un nouveau transfert. Mais nous avons dû payer 430 francs en plus», explique Nico. Le voyageur et sa partenaire sont tout de même arrivés à leur destination au Vietnam. Heureusement, aucun problème n'a gâché leur séjour à l'hôtel.

Intimidations quotidiennes par WhatsApp

Mais les demandes de paiement et les messages d'intimidations ont continué jour après jour. Même parfois directement de la part du CEO de Vio-Travel sur WhatsApp. Le couple craignait d'autres annulations. Mais pas question de payer à nouveau une somme astronomique.

Ce n'était pourtant pas la première fois que le touriste suisse réservait un séjour avec Itravel. Il n'avait jamais eu de problèmes de la sorte. Mais cette fois-ci, le couple a vite compris que l'agence de voyages allemande avait de gros problèmes.

Le chef de l'agence aurait arnaqué d'autres clients

Le chef du groupe Itravel, Axel Schmiegelow, a été arrêté début avril. L'entrepreneur est en détention provisoire depuis lors, confirme le parquet de Cologne. C'est ce qu'ont rapporté divers médias allemands, dont le magazine «Stern». Itravel est soupçonné d'avoir vendu des voyages de luxe, mais de ne pas avoir réservé ou payé les prestations correspondantes auprès des prestataires tiers.

Le parquet allemand parle d'une vingtaine de plaintes. Le montant du préjudice présumé s'élève actuellement à 82'000 euros. Mais seuls 9 cas ont été pris en compte. Le montant réel des dommages pourrait être bien plus élevé.

Le service sur place, Vio-Travel, n'a donc probablement jamais reçu d'argent d'Itravel pour les services réservés par le couple. L'hôtel, le transfert vers le Vietnam... rien n'aurait été payé. On comprend mieux pourquoi Vio-Travel a directement réclamé l'argent aux vacanciers.

Retour prématuré à la maison

«Nous n'avons pas pu profiter de nos vacances. Le problème était omniprésent et l'ambiance n'était pas au rendez-vous», se désole Nico. Car Vio-Travel n'a pas abandonné: plusieurs fois par jour, d'autres messages de demandes de paiement ont suivi. Le couple a commencé à sérieusement s'inquiéter.

Sous la pression constante, Nico et sa partenaire se sont décidés à interrompre prématurément leur voyage. Ils sont rentrés en Suisse le 22 avril au lieu du 25. «Nous avions peur qu'il nous intercepte à l'aéroport ou qu'il mette en place je ne sais quoi», raconte le Thurgovien.

Pour le vol de retour anticipé avec transfert, le couple a dû payer 500 francs de sa propre poche. Depuis qu'ils sont rentrés à la maison, Nico ne répond plus aux messages de Vio-Travel: «Je ne paierai pas, car je n'ai pas de contrat avec Vio-Travel, sauf si mon assurance protection juridique me dit le contraire.» Sollicités, Itravel et Vio-Travel n'ont pas réagi aux demandes de Blick.

*Nom connu de la rédaction

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