Indignation à la frontière
Dans cette ville proche de la Suisse, des locataires doivent céder leur logement à des réfugiés

Scandale à Lörrach! Dans cette petite ville allemande à moins de 20 km de Bâle, 40 locataires ont reçu l'ordre de quitter leur logement. La raison? L'arrivée massive de réfugiés ayant besoin d'un toit dans le pays. Les habitants concernés sont abasourdis.
Publié: 21.02.2023 à 20:00 heures
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Cette lettre sème la zizanie chez les habitants de la ville allemande de Lörrach.
Photo: Twitter
Nicola Abt

Une lettre administrative sème la zizanie dans une ville proche de la frontière suisse. À Lörrach, en Allemagne, 40 locataires ont reçu le message suivant: «Comme vous le savez, l’Allemagne doit faire face à un afflux considérable de réfugiés en provenance d’Ukraine et d’autres régions du monde.» Dans ce contexte, la ville, située à moins de 20 km de Bâle, avait proposé son aide.

Sauf que cette aide s’est transformée en mesure radicale pour la quarantaine d’habitants concernés par la missive. «En ce qui vous concerne, cela signifie que nous allons prochainement résilier le contrat de location convenu avec vous», pouvait-on lire dans le courrier.

Les appartements doivent être libérés pour accueillir des réfugiés: «Il est prévu que d’ici à la fin de l’année environ, l’ensemble du complexe puisse être utilisé comme foyer de réfugiés.» Une centaine de personnes devraient être hébergées, indique la Ville sur son site internet.

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«N’y a-t-il plus de limites morales?»

Les personnes concernées sont sorties de leurs gonds. Même si on leur a promis de les aider à trouver un logement. «Quand j’ai reçu la lettre, j’étais à 180. C’est un gâchis de voir comment on nous traite. Nous avons attendu trois ans pour avoir un appartement et nous vivons ici depuis seulement cinq mois», s’insurge un locataire auprès de «Bild».

Parmi les personnes concernées figure aussi une femme de 61 ans. Elle vit dans son appartement depuis 30 ans. Elle est particulièrement ébranlée par cette nouvelle et a peur de se retrouver à la rue. «Je ne touche que 600 euros d’allocation de base et de retraite, je ne peux pas me permettre de payer un loyer plus élevé», se désole-t-elle auprès du média allemand.

Sur Internet aussi, les avis vont bon train sur cette expulsion jugée abusive. Un utilisateur de Twitter écrit: «Cette histoire est tellement incroyable qu’on ne veut pas y croire.» Un autre peste également: «Incroyable! N’y a-t-il plus du tout de limites morales?»

Un motif «insuffisant»

Le maire de la bourgade de 48’000 habitants, Jörg Lutz, comprend l’agitation provoquée par cette décision, mais tente d’apaiser les tensions: «Ces appartements nous aident beaucoup à fournir des logements aux personnes qui arrivent dans la ville et à remplir ainsi notre mission municipale.»

Le président régional de l’association des locataires du Land, Rolf Gassmann, ne l’entend pas de cette oreille: «Selon le droit de la location, l’hébergement de réfugiés n’est pas un motif de résiliation. C’est une lettre stupide de la société de logement!» Une réunion des habitants des ménages concernés est prévue le 27 février afin de calmer les locataires en colère.

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