Que sont ces mystérieux obstacles routiers? C'est la question que se posent actuellement de nombreux soldats russes qui tentent de repousser les troupes ukrainiennes hors de la région de Koursk et de ses environs.
Comme le rapporte «T-online» en s'appuyant sur les canaux Telegram russes, des «dents de dragon», des obstacles en béton antichars, ont été placées sur les routes dans la région de Koursk. Des véhicules militaires et privés russes y circulent généralement à grande vitesse afin d'échapper aux attaques des drones FPV ukrainiens.
Mais fait étrange, personne ne semble avoir la moindre idée de qui est concrètement derrière cette action. Les «dents de dragon» sont toutefois le signe de l'évolution de la guerre. En l'espace de 24 heures, les barrages en béton auraient tué 40 personnes et en auraient blessé tout autant, peut-on lire entre autres sur le compte X «WarTranslated», qui se réfère à des rapports russes locaux.
Plus de pertes que les drones
«Je conduisais et j'ai failli foncer dedans», se souvient un témoin en remémorant sa première expérience avec les dangereux obstacles routiers. «J'ai pris la route car je ne voulais pas traverser le champ en pleine obscurité. J'ai réussi à éviter de justesse le deuxième obstacle.»
Il ne semble pas être le seul dans cette situation. «En quelques jours seulement, nous avons subi plus de pertes à cause de ces maudites dents de dragon qu'à cause des drones ennemis!», résume un soldat de la région de Koursk pour expliquer la frustration de la troupe. Une frustration qui serait probablement aussi liée à l'incertitude qui entoure l'origine des obstacles en béton, au sujet desquels il semble exister deux thèses principales.
Tandis que certains pensent à un sabotage planifié en raison de la taille – grande – des objets, des rumeurs circulent sur le fait que les «dents de dragon» seraient en fait des barrages routiers russes qui n'auraient pas été enlevés lors de l'évacuation, faute d'oubli. Le fait que les piquets ne soient pas entourés de la couleur habituellement utilisée pour marquer les points de contrôle lors des barrages affaiblit toutefois cet argument.
Partisans pro-ukrainiens ou unités ukrainiennes à la source des sabotages?
Dans ce contexte, la thèse du sabotage paraît plus probable: les partisans pro-ukrainiens, voire les unités ukrainiennes elles-mêmes, sont en effet plus susceptibles d'être des saboteurs. Et leur action semble efficace.
Car d'une part, en raison des violents combats, Koursk est «une zone dangereuse dans laquelle des drones ennemis ont déjà mis le feu à plus de 50 véhicules, militaires et civils», écrit le blogueur militaire prorusse Sviatoslav Golikov. D'autre part, les soldats russes enlèvent à chaque fois les obstacles, mais dès le lendemain, des «dents de dragon» se dressent à nouveau à d'autres endroits, causant de nouveaux morts et des blessés.