«Il y a des risques»
Le Kremlin admet que la Crimée est vulnérable

La Russie a reconnu jeudi être vulnérable à des attaques en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014. Cet aveu intervient après plusieurs frappes de drones, attribuées à l'Ukraine, sur des cibles russes loin du front.
Publié: 08.12.2022 à 14:32 heures
Des navires de guerre russes fin octobre dans le port de Sébastopol, en Crimée. La flotte russe est régulièrement visée par des attaques de drones ukrainiens.
Photo: Keystone/AP

Ces derniers jours, plusieurs bases militaires russes, dont deux situées à quelque 500 kilomètres de l'Ukraine, soit autant que la capitale russe Moscou, ont été prises pour cible par des drones d'attaque.

Jeudi encore, un drone a été abattu par la flotte russe à Sébastopol, en Crimée, ont indiqué les autorités locales, signe des risques qui continuent de peser sur la péninsule annexée que Kiev a juré de reprendre.

Ces attaques, associées à une série de retraites russes en Ukraine, semblent témoigner du fait que, neuf mois après le début de l'offensive, la Russie peine à consolider non seulement ses positions, mais aussi à protéger ses bases arrières loin du front.

«Attaques terroristes»

En Crimée, «il y a des risques, car la partie ukrainienne continue de suivre sa ligne consistant à organiser des attaques terroristes», a indiqué jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Mais le fait que le drone a été abattu «montre bien que des contre-mesures efficaces sont prises», a-t-il estimé.

La flotte russe de la mer Noire, basée dans le port de Sébastopol, avait été touchée fin octobre par ce que les autorités avaient qualifié d'attaque «massive» de drones, qui avait endommagé au moins un navire.

Et cet automne, le pont reliant la péninsule à la Russie a été partiellement détruit par une énorme explosion que Moscou a attribuée aux forces ukrainiennes.

Les lignes de front risquent de se figer

C'est dans ce contexte que les autorités installées par Moscou en Crimée ont annoncé la construction de fortifications et de tranchées, d'autant que les forces ukrainiennes ont repris en novembre une partie de la région de Kherson, frontalière de la péninsule.

Avec des lignes de front qui risquent de se figer avec l'hiver, les Ukrainiens se tournent de plus en plus vers les drones pour frapper les bases russes situées à l'arrière. Les Russes bombardent eux l'infrastructure énergétique ukrainienne, quitte à plonger les civils dans le froid et le noir.

Ainsi, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a indiqué que l'armée ukrainienne avait intégré «sept modèles de drones fabriqués en Ukraine» au cours du mois précédent, contre seulement «un ou deux» par an avant l'offensive russe.

Le FSB sur les dents

Signe que les autorités russes sont sur les dents en Crimée, les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé jeudi l'arrestation de deux habitants de Sébastopol soupçonnés d'avoir transmis à l'Ukraine des informations sur des cibles militaires.

Dans un communiqué, le FSB indique que l'un des suspects a été recruté en 2016 par Kiev et a transmis, depuis l'attaque massive du Kremlin contre l'Ukraine fin février, des «informations sur l'emplacement d'installations du ministère russe de la Défense».

(ATS)

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