Il risque la peine de mort
Un jeune homme de 20 ans accusé d'"homosexualité aggravée» en Ouganda

Un jeune homme de 20 ans pourrait être condamné à mort en Ouganda en raison d'une nouvelle loi anti-LGBTQ. Il est accusé d'avoir eu une «relation illégale» avec son mari.
Publié: 29.08.2023 à 09:00 heures
L'Ouganda a l'une des lois anti-LGBTQ les plus sévères au monde

Un homme de 20 ans a été inculpé d'"homosexualité aggravée» en Ouganda, qualification prévue par une loi promulguée en mai, considérée comme l'une des plus répressives au monde, a-t-on appris lundi de source judiciaire. Le suspect a été «inculpé à Soroti (dans l'est du pays) et il a été incarcéré», a déclaré la porte-parole du parquet ougandais, Jacquelyn Okui. Selon l'acte d'accusation, que l'AFP a pu consulter, le jeune homme est accusé d'avoir eu «un rapport sexuel illégal avec (...) un homme adulte de 41 ans».

Fin mai, le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué une loi anti-homosexualité qui prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la «promotion» de l'homosexualité. Le crime d'"homosexualité aggravée» est passible de la peine de mort, sentence qui n'est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda. Cette loi a suscité l'indignation des Nations unies, des groupes de défense des droits humains et de nombreux pays occidentaux.

La nouvelle législation a reçu un large soutien en Ouganda

Début août, la Banque mondiale a annoncé qu'elle ne financerait plus de nouveaux projets en Ouganda à la suite de la promulgation de cette loi, estimant que ce texte «allait fondamentalement à l'encontre des valeurs de la Banque mondiale». Le président américain Joe Biden a qualifié cette loi d'"atteinte grave» aux droits humains et menacé de suspendre l'aide et les investissements en Ouganda, tandis que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell y a vu une loi «contraire aux droits humains».

La nouvelle législation a néanmoins reçu un large soutien en Ouganda, pays à majorité chrétienne conservatrice, où les législateurs ont estimé que le texte était un rempart nécessaire contre l'immoralité présumée de l'Occident. Le président Museveni a par ailleurs accusé la Banque mondiale de vouloir «faire pression» sur son pays. Les Ougandais «se développeront avec ou sans prêts», a-t-il dit.


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