«Il n'y aura pas de pitié»
Le propagandiste en chef de la Russie menace l'Europe de guerre

Lors d'une émission télévisée russe, le présentateur Vladimir Soloviev s'est exprimé sur les livraisons d'armes des pays de l'OTAN à l'Ukraine et a déclaré que dans la «guerre contre l'Europe et le monde», la Russie devrait intervenir plus durement.
Publié: 21.04.2022 à 16:46 heures
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Depuis l'attaque de l'armée russe contre l'Ukraine, les relations entre Moscou et l'Occident se sont nettement détériorées.
Photo: keystone-sda.ch
Georg Nopper

Après l'invasion de l'Ukraine par les troupes du président russe, Vladimir Poutine, même des pays de l'OTAN jusqu'alors réticents, comme l'Allemagne, ont commencé à livrer des armes à Kiev. En outre, des pays amis de l'OTAN, comme la Finlande et la Suède, envisagent de renoncer à leur neutralité traditionnelle et de rejoindre l'alliance militaire nord-atlantique.

Les réactions sont vives à Moscou. Dans un talk-show populaire russe diffusé sur la chaîne publique Rossiya 1, l'animateur Vladimir Soloviev, proche du Kremlin, s'exprime sur les livraisons d'armes des pays de l'OTAN à l'Ukraine et menace ouvertement l'Europe d'une attaque. «Les Ukrainiens seuls ne suffisent plus», déclare le présentateur.

Pour lui, il ne s'agit plus de ceux qui brandissent les armes, mais de qui les fournit. «De facto, nous commençons à mener une guerre contre les pays de l'OTAN. La Russie va broyer la machine de guerre de l'OTAN», tempête Vladimir Soloviev. À force de livrer des armes à l'Ukraine, l'OTAN devrait en outre se demander ce qui lui reste pour se défendre.

Et l'homme de 58 ans de préciser: «Il n'y aura pas de pitié». La guerre «contre l'Europe et le monde» prend une forme plus claire. Cela signifie pour lui que la Russie devra intervenir plus durement: «L'Ukraine ne sera pas la seule à devoir être dénazifiée.»

Une vidéo censée montrer des mouvements de troupe en direction de la Finlande

En cas d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, l'ancien président russe Dmitri Medvedev a menacé la semaine dernière de déployer des missiles Iskander, des armes hypersoniques et des navires de guerre avec des armes nucléaires à proximité de ces deux pays, afin qu'ils sentent la menace près de chez eux.

Celui qui est encore vice-chef du Conseil de sécurité russe a publié sur son canal Telegram qu'en cas d'adhésion finlandaise et suédoise à l'OTAN, il était hors de question de se tenir aux anciens arrangements qui prévoyaient de maintenir la mer Baltique libre d'armes nucléaires. «Espérons que le bon sens des partenaires du Nord finira par l'emporter», a poursuivi Dmitri Medvedev. Si ce n'est pas le cas, la Russie agira, ajoute-t-il, comme une promesse. Ou une menace.

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Peu après l'annonce de la volonté finlandaise d'adhérer à l'OTAN, une vidéo censée montrer le transport de matériel de guerre lourd en direction de la frontière russo-finlandaise, longue d'environ 1300 kilomètres, a fait son apparition sur Internet.

Sur les images, non confirmées à ce jour, on voit un convoi militaire passer devant un panneau de signalisation portant l'inscription «Helsinki». La vidéo montre deux systèmes de missiles mobiles de défense côtière de type K-300P Bastion, qui peuvent être utilisés pour détruire des navires ou des porte-avions.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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