L'inquiétude était vive. Gravement malade, le pape émérite Benoît XVI est désormais décédé, à l'âge de 95 ans. C'est ce qu'a annoncé le Vatican samedi.
Auparavant, le pape François avait demandé aux fidèles une «prière spéciale» pour son prédécesseur. «Pensez à lui, il est très malade. Et demandez au Seigneur de le réconforter et de le soutenir dans ce témoignage d'amour pour l'Eglise, jusqu'à la fin», a-t-il déclaré.
Selon l'agence de presse italienne Ansa, l'état de Benoît XVI s'était d'abord détérioré avant Noël. Il était atteint de problèmes respiratoires. De son vrai nom Joseph Ratzinger, il avait été choisi en 2005 comme successeur de Jean-Paul II. Bavarois d'origine, il était le premier pape allemand depuis près de 500 ans.
Une démission historique
Avant sa mort, il recevait encore parfois des visites, y compris celle du pape François lui-même. En septembre, l'archevêque de Munich et Freising, Reinhard Marx, s'était également rendu auprès de lui. Le théologien Wolfgang Beinert, compagnon de longue date de l'Allemand, n'avait plus de contact avec l'ancien pape depuis avril. Ils étaient auparavant de fervents correspondants.
En février 2013, Benoît XVI avait démissionné de sa fonction pour des raisons de santé. Il vivait alors retiré dans un ancien monastère, dans les jardins du Vatican. En renonçant à sa fonction, il a marqué l'histoire de l'Eglise: il devenait le premier pape depuis 1415 à abandonner sa fonction de chef de l'Eglise catholique.
Par sa décision forte, Benoît XVI avait ainsi ouvert à ses successeurs une voie de sortie du pontificat en cas de problèmes de santé. François, 86 ans, a déclaré s'être préparé à une éventuelle démission dès son entrée en fonction. Il souffre actuellement de douleurs au genou droit.
Un regard vif
Ces derniers temps, Benoît s'était presque entièrement retiré de la vie publique. Pourtant, il recevait encore des visiteurs ces dernières semaines, assis dans son fauteuil roulant. Certaines photos publiées sur les réseaux sociaux le montraient de plus en plus affaibli.
En avril, son secrétaire privé de longue date, Georg Gänswein, avait déclaré aux «Vatican News» que le Bavarois était «physiquement relativement faible et frêle», mais qu'il avait «bon moral». Une dernière vidéo publiée en août par le Vatican montrait un homme affaibli, amaigri et équipé d'un appareil auditif. Il ne pouvait plus parler, mais gardait encore un regard vif.
