Fin octobre, les avions de combat israéliens ont bombardé plusieurs cibles lors de raids aériens en Iran. Durant de cette démonstration de force de l'armée israélienne, la production de missiles et la défense aérienne iraniennes ont été sensiblement affaiblies. Mais un autre coup d'éclat israélien vient d'être révélé.
Comme l'a rapporté vendredi le portail d'information américain «Axios», une installation de recherche ultra-secrète sur les armes nucléaires aurait également été touchée. «Axios» se réfère à des sources américaines et israéliennes qui seraient au courant de l'affaire. Leurs informations ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante.
Qu'en est-il de «Taleghan 2»?
Cette information est politiquement explosive. En effet, non seulement Téhéran avait expressément mis en garde Israël contre des attaques visant les installations de son programme nucléaire, mais les Etats-Unis avaient également déconseillé au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de le faire.
L'installation détruite porte le nom de «Taleghan 2». Selon les experts, le bâtiment situé sur la base militaire de Parchin, à une trentaine de kilomètres au sud-est de la capitale Téhéran, était désaffecté depuis plus de 20 ans. Il faisait partie du projet iranien de développement d'armes nucléaires Amad, qui avait été abandonné en 2003. A l'époque, des explosifs destinés à l'allumage d'une arme nucléaire y avaient été testés. Il semble désormais que l'attaque contre le bâtiment ait été davantage qu'un simple avertissement au régime iranien: la prochaine fois, Israël pourrait détruire des installations de son programme nucléaire.
Washington savait ce qui se passait
Les sources avec lesquels «Axios» a pu s'entretenir sont néanmoins d'avis que le site a récemment repris du service, de l'activité ayant été détectée par les services secrets américains et israéliens. Des chercheurs iraniens auraient mené des expériences avec des explosifs et des modèles informatiques. «Ils menaient des activités scientifiques qui pourraient mener à la fabrication d'une arme nucléaire. C'était une activité top secrète. Une petite partie du gouvernement iranien était au courant», explique-t-on du côté américain à propos du soudain regain d'activités des lieux. Washington aurait réagi rapidement et aurait demandé à Téhéran dès le mois de juin d'y mettre fin, mais sans succès.
Le président américain Joe Biden a mis en garde Israël après le 1er octobre, lorsque l'Iran a attaqué le pays avec 180 missiles balistiques, contre le programme nucléaire iranien. Plusieurs hommes politiques israéliens avaient plaidé en ce sens.
L'Iran ment-il au monde?
L'Iran ne cesse d'affirmer que son programme nucléaire n'a qu'un but civil. Développer une bombe atomique? Les mollahs ne veulent pas en entendre parler. La semaine dernière, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchia a déclaré: «L'Iran n'est pas intéressé par l'arme nucléaire».
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei (85 ans), avait interdit la production, le stockage et l'utilisation d'armes nucléaires en 2003. Mais plus de vingt ans après, l'Iran ne semble plus respecter ses propres lois.