«Une attitude assez arrogante»
Censé enquêter sur C8, ce député dérape sur le plateau d'Hanouna

Quentin Bataillon, président de la commission qui enquête actuellement sur C8, a dérapé sur le plateau de «TPMP». Interrogé par un chroniqueur, le député a ouvertement critiqué l'attitude de l'animateur concurrent Yann Barthès. Une séquence qui fait déjà polémique.
Publié: 03.04.2024 à 15:45 heures
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Dernière mise à jour: 03.04.2024 à 17:20 heures
Quentin Bataillon est le président de la commission d'enquête sur la TNT, qui a récemment auditionné Cyril Hanouna et Yann Barthès. Le dérapage intervient dans le pire timing possible.
Photo: DUKAS
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Mathilde JaccardJournaliste Blick

Nouvelle polémique sur le plateau de Cyril Hanouna. Lors de l'émission «Touche pas à mon poste» du mardi 2 avril, Quentin Bataillon, député Renaissance et (surtout) président de la commission d'enquête sur la TNT en France, était invité. Jusque-là, (presque) rien ne cloche. Questionné par un chroniqueur, le député a totalement dérapé, apprend-on dans «Libération». Il s'est enfoncé tout seul dans la crise.

Petit récap' d'une sortie de route légendaire. Il y a quelques jours encore, Quentin Bataillon auditionnait Cyril Hanouna dans le cadre d'une enquête de la commission sur C8. Mais le député a profité de sa présence sur le plateau de «TPMP» pour déblatérer contre Yann Barthès, concurrent direct de «Baba», qui est lui-même interrogé par la commission.

Sans détour, il se lâche: «Je crois que c’est la première fois que je me suis énervé, il avait une attitude assez arrogante dès le début, il refusait de répondre à nos questions», a-t-il balancé au sujet du présentateur de «Quotidien». Avant d'ajouter: «Il refusait de répondre. Je posais une question et il regardait les gens du RN, et c’est à eux qu’il répondait autre chose. À un moment, ce n’est pas l’exercice, donc on l'a rappelé à l'ordre de manière polie.» Une intervention qui a fait bondir de nombreux députés de gauche, mais aussi de son propre parti.

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Les députés s'enflamment

Mardi soir déjà, le président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Sylvain Maillard, a passé un coup de fil à Quentin Bataillon pour le remettre à sa place. Il lui a rappelé «sa responsabilité de président de commission d'enquête et donc l'obligation d'être impartial.» Essayé pas pu.

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ne s'est pas attardée à commenter le dérapage: «Tant que les conclusions d’une commission d’enquête ne sont pas rendues publiques [...] son président, comme son rapporteur et ses membres, doivent faire preuve de réserve et de discernement dans leurs prises de positions et leurs expressions publiques afin de garantir la sérénité des travaux et la crédibilité des investigations», peut-on lire dans les colonnes du journal français.

LFI demande sa démission

Dès mercredi matin, le rapporteur de La France insoumise (LFI) à la commission d'enquête, Aurélien Saintoul, a publié un communiqué. Il s'étonne que Quentin Bataillon se soit «complaisamment prêté à une manœuvre de dénigrement d’une autre personne auditionnée par la commission d’enquête», précise «Libération». Il appelle clairement à sa démission, en arguant: «Ce fait est inédit et constitue une faute.»

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Une autre membre de la commission, Sarah Legrain, a réagi avec ironie à la scène. En repartageant la publication d'Aurélien Saintoul, elle ajoute: «(Quentin Bataillon) a passé tout le temps de la commission d’enquête à nous donner des leçons de neutralité et là, il va tranquille chez Hanouna pour lui dire 'vous respectez les règles et je vous en félicite'.»

Manuel Bompard, coordinateur de LFI, ne s'est pas retenu d'épiloguer l'événement sur X. Il demande aussi la démission du président de la commission: «Quentin Bataillon couvre Hanouna, pourtant largement sanctionné par l'Arcom. Après les interviews de ministres au JDD, le macronisme s'enfonce dans la collusion avec Bolloré. Quentin Bataillon est disqualifié, il ne peut plus présider cette commission.» Un autre député LFI, Alexis Corbière, fait remarquer que «plus personne ne peut croire à son indépendance et son objectivité». 

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