Selon des sources aéroportuaires, 14 plateformes régionales sont concernées, dont deux ont été évacuées, Bordeaux et Béziers. Outre ces deux aéroports, Lille, Beauvais, Tarbes, Nantes, Brest, Toulouse, Carcassonne, Lyon-Bron, Pau, Nice, Biarritz et Rennes ont reçu des messages menaçants.
Ce dernier aéroport a lui aussi fait l'objet d'une évacuation «par mesure de précaution», a ensuite indiqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine: «de manière à lever le doute, les forces de l'ordre et une équipe cynotechnique sont sur place».
Nouvelle alerte à la bombe à Bordeaux
A Bordeaux, «ce jour à 12h00 une nouvelle alerte à la bombe nous contraint une nouvelle fois à l'évacuation de l'aéroport», a confirmé vendredi l'installation sur son site internet. De son côté, une porte-parole de l'aéroport de Lille a confirmé à l'AFP la réception d'un courrier électronique menaçant. «On a réalisé une levée de doute avec les services de la police» et «il n'y a pas eu d'évacuation», a-t-elle souligné.
En revanche, l'aéroport de Beauvais s'est refusé à confirmer une quelconque alerte. «On est en fonctionnement normal, il n'y a pas eu d'évacuation», a indiqué un responsable à l'AFP. L'aéroport de Nantes a confirmé pour sa part avoir fait l'objet vendredi matin d'une «menace d'alerte à la bombe», comme mercredi et jeudi. Une inspection est en cours mais l'aéroport n'a pas été évacué.
L'aéroport de Toulouse a lui aussi confirmé avoir été la cible de menaces. «Après analyse, les services de l'Etat ont maintenu ouvert l'aéroport de Toulouse et ont pris les mesures pour garantir la sécurité des passagers», a indiqué le service de presse.
Enfin, l'aéroport de Carcassonne a dit avoir reçu «un courriel de menace» et avoir réalisé «une inspection minutieuse de l'aéroport» avec les services de police, sans évacuation.
Les aéroports de Paris épargnés
C'est la troisième journée de suite que de telles alertes perturbent le fonctionnement des aéroports, alors que les vacances de la Toussaint, synonymes d'une fréquentation en hausse, commencent vendredi soir dans toute la France.
Depuis le début de cette vague, les grands aéroports desservant Paris, soit Charles-de-Gaulle et Orly, n'ont pas été affectés.
Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune doit se rendre vendredi après-midi au siège de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), dans le sud-ouest de Paris, pour une réunion sur la sécurité et les alertes dans les aéroports, et prendre la parole dans la foulée, selon son service de presse. Selon le tableau de bord des opérations sur le site internet de la DGAC, les perturbations ont été moins graves vendredi que l'avant-veille, quand certains aéroports avaient subi des retards de vols allant jusqu'à trois heures.
La plateforme souffrant le plus de délais vendredi est Nice-Côte-d'Azur (38 minutes au départ), mais il s'agit des conséquences des intempéries touchant les Alpes-Maritimes, selon l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol. Ce dernier, dans une note aux compagnies aériennes, leur a demandé d'être prêtes à adapter leurs plans de vol à courte échéance en raison de «problèmes de sécurité» dans des terminaux d'aéroports français.
18 interpellations en 48 heures
Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué 18 interpellations en 48 heures en lien avec ces alertes, qui touchent aussi des établissement scolaires ou des lieux touristiques.
Le château de Versailles a ainsi été évacué vendredi vers 12H45 pour la cinquième fois cette semaine à la suite d'une énième alerte, a annoncé l'établissement sur son compte X (ex-Twitter), précisant qu'il «procèdera à la réouverture dès que les vérifications auront été menées». Ces alertes se multiplient depuis plusieurs jours en France, notamment depuis l'attaque jihadiste qui a coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard à Arras.
Le gouvernement a prévenu mercredi que chaque menace ferait l'objet d'un dépôt de plainte, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti dénonçant «les petits guignols qui s'amusent avec ces menaces, fausses en l'occurrence». La sanction pénale peut aller jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.