Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a qualifié vendredi d'«acte antisémite» l'incendie d'une synagogue de Rouen par un homme, recherché depuis «quelques semaines» et armé d'un couteau, abattu par un policier qui sera «décoré».
Il s'agit d'un «acte antisémite qui s'en prend à un lieu sacré pour la République», qui «nous touche tous profondément», a estimé le ministre lors d'une conférence de presse près de la synagogue de Rouen. Gérald Darmanin a aussi dénoncé «des violences nombreuses (...) inacceptables, ignobles» contre les juifs de France. L'auteur de l'incendie, qui a ensuite menacé les policiers avec «un couteau extrêmement important», était «un individu particulièrement dangereux, particulièrement violent», a-t-il indiqué.
Sous le coup d'une OQTF
Il n'était cependant pas connu «ni des fichiers de renseignement pour radicalisation, c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S, ni des services de police», a-t-il précisé. Après s'être vu refuser un titre de séjour «pour étranger malade», il était visé par une obligation de quitter le territoire (OQTF) délivrée par la préfecture, a indiqué le ministre, félicitant le préfet pour cette décision. L'OQTF était néanmoins «non exécutable», en raison d'un recours «engagé» devant les juridictions administratives concernant le refus de titre de séjour, a indiqué le ministre.
L'homme, d'origine algérienne, «manifestement animé de mauvaises intentions sur le territoire national», était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis «quelques semaines», selon Gérald Darmanin. «S'il avait été interpellé, on aurait mis cette personne en centre de rétention administrative pour une expulsion vers son pays d'origine», a-t-il affirmé.
Le policier sera décoré
Le ministre, qui s'exprimait aux côtés du maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, du préfet de Normandie Jean-Benoît Albertini et de la présidente de la communauté juive de Rouen Natacha Ben Haïm, a salué «le courage» du «jeune policier adjoint de 25 ans» ayant abattu l'agresseur vendredi matin.
«Il sera décoré par la République», a dit Gérald Darmanin, se présentant comme «le ministre de l'Intérieur de la fermeté». Le jeune policier «a fait usage de son arme administrative et je veux dire qu'il a eu raison de le faire». «Il a été extrêmement courageux, extrêmement professionnel. (...) On peut imaginer que si quelqu'un avait été à proximité de ce site à 06H30 du matin, (l'individu armé) aurait pu continuer sa folle course», a-t-il rejoué. «Ce jeune policier a sauvé des vies.»