Un collectif de travailleurs du cinéma a appelé lundi 6 mai à une grève «de tout.e.s les salarié.e.s du Festival de Cannes et des sections parallèles» visant à les «perturber». Le plus grand événement du 7e art doit s'ouvrir dans une semaine. Cet appel, rarissime, ne remet pas en cause l'ouverture ou la tenue du festival lui-même, a précisé à l'AFP une porte-parole du collectif «Sous les écrans, la dèche».
L'objectif n'est pas de nuire aux films qui seront présentés, mais une grève pourrait «perturber l'événement». Interrogé, le festival n'avait pas réagi dans l'immédiat. Des métiers clés comme des projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés des billetteries ou de l'accueil des invités ont voté la grève, a-t-elle détaillé.
Statut d'intermittent
Déplorant une précarité grandissante de leurs métiers, employés par différents festivals au cours de l'année sur des missions temporaires, ils demandent à pouvoir bénéficier du statut des intermittents du spectacle, dont ils sont privés. Ils dénoncent également les dernières réformes de l'assurance chômage prises par arrêté par le gouvernement, qui ont durci les règles d'indemnisation, au point que «la majorité (d'entre eux) devront renoncer» à leur métier.
«Nos alertes et nos revendications ont été jusqu'ici accueillies avec une bienveillance polie, mais aucune proposition concrète n'a été avancée par le CNC (Centre national du cinéma, NDLR) ou le ministère de la Culture», insistent-ils dans un communiqué. Interrogé, le festival n'avait pas réagi dans l'immédiat.
L'exemple de Godard
Le 77e Festival de Cannes doit se tenir sur la Croisette du 14 au 25 mai, avec une centaine de films, des dizaines de vedettes comme Francis Ford Coppola, George Lucas, Meryl Streep ou Adam Driver, et des dizaines de milliers de festivaliers.
Une seule édition a été compromise par un mouvement social: le 21e Festival de Cannes a dû être écourté, rattrapé par les événements de mai 1968. Avec des militants illustres: Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Claude Lelouch.
(ATS)