Possible mise en examen
Accusé de viols, le cinéaste Jacques Doillon convoqué par un juge

Le cinéaste Jacques Doillon est convoqué vendredi à Paris pour une possible mise en examen à la suite d'accusations de viols. Plusieurs plaintes ont été déposées, notamment par l'actrice Judith Godrèche.
Publié: 06.12.2024 à 11:42 heures
Le réalisateur français Jacques Doillon (à droite), entouré de son avocate Marie Dose (à gauche), arrive au palais de justice de Paris pour être interrogé sur des accusations d'abus sexuels, à Paris le 6 décembre 2024.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le cinéaste Jacques Doillon, accusé de viols par plusieurs personnes et notamment par la comédienne Judith Godrèche, est convoqué vendredi matin par un juge d'instruction parisien pour une possible mise en examen, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le cinéaste, 80 ans, qui avait contesté en avril «avoir profité de sa position pour obtenir des faveurs sexuelles», est arrivé vendredi vers 09H50 au tribunal de Paris le visage couvert d'une casquette noire et de lunettes de soleil, accompagné de son avocate Me Marie Dosé.

Quelles suites données?

Sollicitée au début de l'interrogatoire, cette dernière n'a pas répondu dans l'immédiat. Jacques Doillon avait été placé en garde à vue à la Brigade de protection des mineurs début juillet, en même temps qu'un autre cinéaste mis en cause par Judith Godrèche, Benoît Jacquot.

Si ce dernier a été mis en examen pour viols sur les actrices Julia Roy en 2013 et Isild le Besco entre 1998 et 2000, Jacques Doillon avait vu sa garde à vue levée «pour raisons médicales». Le parquet de Paris avait annoncé qu'il réfléchissait encore «aux modalités des suites à donner» le concernant. Jacques Doillon a donc été convoqué vendredi aux fins d'une mise en examen, sans que l'on sache à ce stade pour combien des accusations qui le visaient.

Plusieurs plaintes

Devant les policiers, Jacques Doillon avait notamment été confronté à Joe Rohanne, personne trans non binaire, qui a déposé plainte pour trois viols, coups et blessures et violences psychologiques. Les faits qu'elle a racontés au «Monde», a priori non prescrits, datent de 2009 à 2012 et se seraient produits en France et en Belgique.

Deux femmes avaient en outre déposé plainte pour des faits qui semblaient prescrits. Hélène M. avait accusé le cinéaste de viol à Paris en 1995, alors qu'elle avait 16 ans, tandis qu'Aurélie Le Roc'h l'avait accusé de tentative de viol à l'été 1998 au domicile de Jacques Doillon, en région parisienne.

Affaire lancée par Judith Godrèche

L'enquête préliminaire avait été déclenchée après la plainte déposée par Judith Godrèche contre les deux cinéastes. Mais les faits décrits par la comédienne ne figuraient pas dans le périmètre des accusations passibles de poursuites potentielles, pour cause de prescription. Elle accuse Jacques Doillon de lui avoir «mis les doigts dans la culotte» pendant des essais pour un film sorti en 1989. Elle avait alors 15 ans et était avec Benoît Jacquot.

Jacques Doillon a porté plainte en diffamation contre Mme Godrèche, non pas pour ces accusations en général mais pour un post Instagram du 21 février dans lequel elle l'accusait de «coucher» avec des «enfants». Judith Godrèche a récemment annoncé avoir reçu un avis préalable de mise en examen pour diffamation, une mesure procéduralement automatique.

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