Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui devait s'exprimer vendredi à Washington lors d'un rassemblement des conservateurs, a «pris la décision d'annuler (son) intervention» après «un geste faisant référence à l'idéologie nazie» commis jeudi par Steve Bannon. Cet ancien conseiller de Donald Trump a tendu ostensiblement le bras au terme d'un discours inaugural de la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC), suivant son mouvement d'un hochement de tête approbateur.
«À cette tribune, (jeudi 20 février), alors que je n'étais pas présent dans la salle, l'un des intervenants s'est permis, par provocation, un geste faisant référence à l'idéologie nazie. Par conséquent, j'ai pris la décision immédiate d'annuler mon intervention prévue cet après-midi lors de l'événement», a indiqué Jordan Bardella dans un communiqué.
Son entourage a ensuite précisé auprès de l'AFP que l'eurodéputé français visait bien Steve Bannon, qui fut l'invité en 2018 en France d'un congrès du Front national, depuis devenu le parti Rassemblement national présidé par Jordan Bardella.
«Un petit garçon»
Steve Bannon a estimé que Jordan Bardella était «un petit garçon, pas un homme», dans une interview vidéo diffusée sur le site internet du Point après l'annonce de la décision du leader français. «S'il est si inquiet que ça et qu'il se fait pipi dessus comme un petit garçon, alors il est indigne et ne dirigera jamais la France», a ajouté Steve Bannon, en estimant que «seuls les hommes ou les femmes à poigne peuvent diriger la France». Steve Bannon a en outre contesté que son geste participe d'une allusion nazie, le comparant à «un salut de la main». «Comme je le fais tout le temps», a-t-il dit. Il a affirmé qu'il avait fait un geste semblable lors du congrès du Rassemblement national il y a sept ans. Des journalistes de l'AFP présents à l'époque ont pourtant relevé une gestuelle peu comparable à celle d'aujourd'hui.
La CPAC, à laquelle participe également l'eurodéputée française d'extrême droite Sarah Knafo, a été ouverte jeudi par le vice-président américain JD Vance. Elon Musk (qui avait lui aussi été épinglé le mois dernier pour un geste ambigu, analogue à celui de Steve Bannon) y a déjà fait une apparition, lors de laquelle il a brandi une tronçonneuse offerte peu avant par le président argentin Javier Milei, à ses côtés sur scène.Outre Donald Trump samedi, plusieurs dirigeants de droite ou d'extrême droite du monde entier doivent prononcer un discours, dont le Premier ministre slovaque Robert Fico ou, en visio, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.