Ludovic Bertin, jugé pour le meurtre de Victorine Dartois, a présenté vendredi ses «excuses» à la famille de la jeune fille à l'issue du procès, avant que la cour d'assises de l'Isère se retire pour délibérer.
Invité à prendre la parole une dernière fois avant la clôture des débats, le jeune homme de 29 ans, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, a reconnu avoir «fait beaucoup souffrir» la famille de la jeune étudiante de 18 ans.
Un menteur?
«Je regrette beaucoup mon geste. J'ai conscience d'avoir commis l'irréparable, je suis le seul responsable», a-t-il dit d'un ton monocorde, répétant vouloir «poursuivre son travail avec les psychologues» en prison.
Assis sur un banc au premier rang, les parents et enfants Dartois ont affiché une mine sceptique. S'exprimant peu après devant la presse, la mère de Victorine, Sylvie, s'est déclarée «très déçue de ce procès, de ce qu'il a dit». «Depuis le début, c'est creux, en fait. Il n'y a aucune once de regret», a-t-elle estimé, qualifiant Bertin de «menteur».
Aussi jugé pour viol
«Cet homme est très violent. On l'a vu depuis le début. Il était violent avec ma fille, avec la jeune fille qui est venue témoigner avant, de ce qu'il lui a fait. Avec toutes les femmes, de toute façon. Les femmes, pour lui, sont des moins que rien, en fait», a-t-elle poursuivi, serrant entre ses mains une image religieuse.
Jeudi, l'avocate générale avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 25 ans, estimant que l'accusé avait suivi un «scénario soigneusement calculé», «agissant sur un mode de prédateur».
Il cherchait une «proie à violer», avait-elle lancé, ce que Bertin nie depuis le début de l'enquête, alors qu'il avait en revanche rapidement reconnu le meurtre. «J'espère que (la peine) sera lourde, comme le procès était lourd pour nous, avec tous ces mensonges. C'était très lourd à vivre», a dit la mère de Victorine. Outre le meurtre de Victorine, l'accusé était jugé pour le viol deux ans plus tôt d'une autre jeune femme prénommée «Vicky».