Didier Raoult, le controversé microbiologiste et ancien directeur de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, a été interdit d'exercer la médecine pendant deux ans à partir du 1er février 2025, a appris «Le Parisien». Cette sanction, prise en France par la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, fait suite à un blâme jugé trop indulgent lors d'une première décision.
De multiples manquements au code de santé publique ont poussé l'Ordre à faire appel. L'audience s'est tenue à Paris en juin dernier, en présence du microbiologiste.
Hydroxychloroquine au cœur du problème
L'une des principales accusations porte sur la promotion par Didier Raoult de l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, malgré l'absence de preuves scientifiques solides à l'appui de cette approche. La chambre disciplinaire nationale lui reproche de ne pas s’être basé sur des données validées.
Il a aussi manqué de prudence dans ses prises de position publiques. Cependant, la chambre précise que ses prescriptions n’ont pas causé de risques injustifiés, puisqu’il a exclu du traitement les patients à haut risque.
Des essais «sauvages»
Le praticien est également critiqué pour avoir mené des essais cliniques sur environ 30'000 patients sans l’autorisation des autorités sanitaires. Ces essais sont qualifiés de «sauvages» par ses détracteurs.
Outre ces manquements médicaux, Didier Raoult est sanctionné pour des propos non confraternels. Il avait notamment accusé un confrère d'avoir conduit des essais cliniques ayant entraîné la mort d'enfants, dépassant ainsi le cadre acceptable de la liberté d’expression.
Fans indéfectibles
Bien qu’il soit retraité et n'occupe plus de fonctions hospitalières ou universitaires depuis son départ de l'IHU en septembre 2022, la sanction reste symbolique et devrait susciter des réactions. Par ailleurs, Raoult fait l'objet d'une enquête judiciaire pour des soupçons d'essais cliniques non autorisés.
La controverse autour de sa personne ne s'arrête pas à cette nouvelle décision. Malgré ces mesures disciplinaires, il demeure une figure populaire parmi certains Français sceptiques de la gestion de la crise sanitaire.