Avant de décider du non-renouvellement de la fréquence TNT de C8, l'Arcom a multiplié ces dernières années les mises en garde, mises en demeure et sanctions pécuniaires contre la chaîne, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.
Voici les principales sanctions provoquées par sa vedette, l'animateur-producteur controversé Cyril Hanouna. Avec un total de plus de 7,5 millions d'euros d'amende, C8 est la chaîne la plus sanctionnée de l'audiovisuel français.
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Affaire Boyard: «t'es une merde»
La plus grosse partie vient d'une amende record de 3,5 millions d'euros, en février 2023, pour des insultes lancées par Cyril Hanouna au député LFI Louis Boyard dans l'émission «Touche pas à mon poste» en novembre 2022. Ancien chroniqueur de TPMP, Louis Boyard était invité dans un numéro consacré à l'accueil du bateau de migrants Ocean Viking en Méditerranée.
Il avait pointé du doigt les «cinq personnes les plus riches» de France qui, selon lui, «appauvrissent l'Afrique», citant Vincent Bolloré, actionnaire de sociétés sur le continent et propriétaire du groupe Canal+, ce qui avait déclenché la colère de Cyril Hanouna. «Abruti», «tocard», «t'es une merde»: ces propos «ont porté atteinte aux droits de l'invité, au respect de son honneur et de sa réputation», a tranché le régulateur de l'audiovisuel.
Les handicapés? Des Toxicos!
La dernière amende en date, de 50'000 euros, remonte à la mi-juin. En cause: une émission de septembre 2023 où des personnes handicapées étaient présentées à tort comme des toxicomanes accros à la «drogue du zombie».
«Deux vidéos ont fait récemment le buzz (...) où l'on voit plusieurs personnes dans les rues de Rouen (...) se comporter comme des zombies. Elles auraient, selon les auteurs de la vidéo, consommé du xylazine, une drogue qui donne des allures de zombie», a déclaré Cyril Hanouna avant de diffuser des images. Mais l'Arcom relève que «les deux personnes présentes dans la vidéo (...) sont en situation de handicap».
Fauré, «l'ex-dealer de tout-Paris»
Le 9 mars 2023, l'animateur star accueillait dans «TPMP» Gérard Fauré, présenté comme l'«ex-dealer du tout-Paris», pour l'interroger sur la consommation de drogue de l'humoriste Pierre Palmade, à l'origine d'un grave accident de la route.
L'invité avait alors «accusé nommément plusieurs personnalités publiques de consommation de produits stupéfiants, et même de trafic de ces substances pour l'une d'entre elles, ainsi que de pédophilie et de consommation 'd'adrénochrome', une substance présentée à l'antenne comme étant issue de sang d'enfants kidnappés et sacrifiés», rappelle l'Arcom dans sa décision en juillet 2023.
«L'adrénochrome» est au cœur d'une théorie conspirationniste qui a été démontée à plusieurs reprises ces dernières années. Malgré cela, «les déclarations de l'invité n'ont pas été fermement et immédiatement contredites», relève le régulateur de l'audiovisuel. L'instance constate même «une certaine complaisance à l'égard de l'invité, relancé régulièrement et encouragé à développer certains de ses propos, l'animateur allant jusqu'à crédibiliser une partie de ces derniers, notamment les plus graves».
Main sur son sexe: le sexisme sur TPMP
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA, ancien nom de l'Arcom) avait privé «Touche pas à mon poste» de publicité pour deux semaines en 2017, après une séquence diffusée en 2016 dans laquelle Cyril Hanouna posait sur son sexe la main de sa chroniqueuse Capucine Anav, qui avait les yeux fermés.
«Le CSA a considéré que cette scène méconnaissait les dispositions de la loi du 30 septembre 1986 qui lui donnent la responsabilité de lutter contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes et les violences faites aux femmes», justifiait le régulateur.
En 2016, la chaîne avait également été mise en demeure pour une séquence où un chroniqueur de TPMP, Jean-Michel Maire, encouragé par Cyril Hanouna, embrassait le sein d'une actrice, Soraya Riffy, contre son gré.