Le fait divers qui tient la Haute-Savoie en haleine aurait connu son épilogue. A 15h, selon plusieurs sources concordantes récoltées par «Le Dauphiné libéré», la mère de famille soupçonnée d'un triple infanticide a été retrouvée morte en Suisse, mercredi à la mi-journée. Selon les informations de la RTS, sa voiture et son corps ont été découverts à Champéry, dans le Val d'Illiez en Valais. Selon les informations transmises par la police suisse aux enquêteurs français relatées par l'AFP, le corps retrouvé à Champéry doit encore être formellement identifié. Des autopsies et des expertises supplémentaires devaient être effectuées par l'Institut médico-légal (IML) de Grenoble.
Le parquet de Haute-Savoie n'avait pas encore fait de commentaire, et devrait communiquer «dans l'après-midi». Selon les informations du quotidien français, le corps de la mère de famille, qui possède la double nationalité franco-suisse, a été retrouvé dans son véhicule, aperçu de l'autre côté de la frontière plus tôt dans la journée, dans le canton de Genève. Les investigations se seraient poursuivies dans un autre canton. En fin de matinée, la piste suisse avait été envisagée après que son véhicule a été localisé en direction de notre pays.
Le maire de Taninges Gilles Peguet a rétabli certaines informations publiées plus tôt dans la journée. Ce n'est pas le père, mais les grands-parents, surpris de ne pas avoir vu leurs petits-enfants pour le repas de midi, qui ont fait l'horrible découverte en se rendant dans la maison familiale. Le procureur de Bonneville Boris Duffau a indiqué l'ouverture d'une enquête pour «homicides volontaires». Elle a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de la même commune avec l'appui de la section de Chambéry.
Le procureur de Bonneville, Boris Duffau, a indiqué dans un communiqué mercredi soir que «les circonstances précises du décès ne sont pas encore connues, une autopsie a été ordonnée par le parquet du canton du Valais. Des vérifications sont toujours en cours pour s'assurer avec certitude de l'identité de la personne décédée». Les autopsies des trois enfants ont pour leur part confirmé qu'ils ont succombé à des blessures portées par arme blanche, a-t-il ajouté, en soulignant que l'enquête se poursuivait pour «déterminer les circonstances exactes de la commission des faits».
Sidération à Taninges
À Taninges même, les forces de l'ordre bloquaient de nouveau mercredi l'accès à l'impasse menant au vaste chalet agrémenté d'un jardin avec barbecue et balançoires où vivait la famille, au pied des montagnes, a constaté l'AFP. Le hameau où résidait la famille, situé à l'écart du village, ne comprend que 11 habitants et les trois jeunes victimes – deux garçons âgés de 2 et 11 ans et une fille de 13 ans – étaient les seuls enfants à y vivre, a indiqué à l'AFP une voisine en gilet long depuis le pas de sa porte. «Ils faisaient souvent du vélo, ils mettaient de la gaieté», a-t-elle ajouté, se déclarant «sidérée» par ces meurtres «inconcevables».
«C'était un couple qui vivait dans un hameau (...) un petit peu éloigné de la commune dans un cadre un peu idyllique», a déclaré à l'AFP le maire Gilles Péguet. «Ils s'y sentaient bien, ils ont leurs parents, les grands-parents qui étaient juste à côté de chez eux», a-t-il poursuivi en décrivant une famille aujourd'hui «dévastée».
Les recherches ont mobilisé mardi et mercredi une soixantaine de membres des forces de l'ordre et un hélicoptère pour fouiller les massifs qui entourent cette petite commune montagnarde proche de la frontière suisse. Des plongeurs venus d'Aix-les-Bains, de Valence et d'Evian ont aussi été dépêchés sur place pour sonder les points d'eau. Le dispositif était coordonné par la brigade de recherches de Bonneville et la section de recherche de Chambéry.