Il a supprimé sa vidéo TikTok trop tard. Celle-ci a été repostée sur Twitter par la journaliste et militante française Sihame Assbague ce mardi… et a aussitôt déchaîné les foudres. La séquence montre Jean-Baptiste Djebbari, l’ancien ministre des transports français, imitant le tueur en série américain Jeffrey Dahmer, dont la terrible existence est au centre de la série du moment sur Netflix.
Pourquoi singer un serial killer? En réalité, Jean-Baptiste Djebbari voulait ironiser sur l’article 49-3 de la constitution française. Ce sulfureux outil de la constitution française permet au Premier ministre d’imposer un texte de loi immédiatement, en contournant le vote des parlementaires. Celui-ci est donc souvent considéré comme antidémocratique. L'article devrait être utilisé ce mercredi dans le cadre d'un projet de loi de finances.
Dahmer, une «tendance» TikTok
Le lien avec Jeffrey Dahmer est subtil: sur sa vidéo, Jean-Baptiste Djebbari imite l'euphorie que peut produire l’usage de cet article pour l’exécutif français, lui donnant une impression de pleins pouvoirs. Il pourrait donc s'agir d’un «troll» destiné à provoquer ou à faire réfléchir sur le côté antidémocratique du 49-3.
Quoi qu'il en soit, la référence au tueur en série fait bondir les usagers de Twitter. Sur sa vidéo, Jean-Baptiste Djebbari reprend effectivement une tendance TikTok — un type de contenu à la mode qui fait l’objet d’une utilisation massive — qui consiste à imiter Jeffrey Dahmer en faisant des parallèles avec des extraits de la série.
Un manque de respect envers les victimes?
Mais Jeffrey Dahmer n’est pas n’importe quel criminel. Ce dernier a avoué avoir assassiné, démembré et violé dix-sept jeunes hommes, homosexuels pour la plupart, entre 1978 et 1991. La majorité faisant partie de la communauté afro-américaine. Des actes qui ont aussi été associés à de la nécrophilie et du cannibalisme.
Beaucoup estiment que l’ancien ministre des transports français, avec sa courte vidéo, a manqué de respect aux victimes d'un homme qui a «profité du racisme structurel et de l’homophobie pour commettre ses crimes aux Etats-Unis». La séquence a depuis été supprimée, mais «elle a tout de même été vue des dizaines de milliers de fois et suscité des centaines de commentaires d’indignation», regrette la journaliste Sihame Assbague.