L'ex-avocat star, jugé pour conflits d'intérêts dans le cadre de ses fonctions, est entré dans la grande salle d'audience du palais de Justice de Paris l'air grave et un épais dossier sous le bras. A l'ouverture de l'audience et à la demande du président, il s'est avancé à la barre pour y décliner son identité.
«Je m'appelle Eric Dupond-Moretti», a-t-il dit, hésitant, devant le micro après s'être éclairci la voix. Le président a ensuite fait l'appel de la vingtaine de témoins qui seront appelés à la barre pendant le procès, prévu jusqu'au 16 novembre.
Le président a ensuite commencé la lecture du rapport sur les faits qui valent au garde des Sceaux ce procès inédit. S'il est reconnu coupable de «prise illégale d'intérêts», le ministre encourt cinq ans d'emprisonnement, 500'000 euros d'amende, ainsi qu'une peine complémentaire d'inéligibilité et d'interdiction d'exercer une fonction publique.
L'ancien ténor du barreau se dit «innocent» et répète n'avoir fait que suivre «les recommandations» de son ministère en lançant des enquêtes administratives contre quatre magistrats avec qui il avait eu des différends quand il était avocat.
(ATS)