Deux fillettes de 6 et 11 ans ont été légèrement blessées jeudi lors d'une attaque au couteau menée à proximité de leur école à Souffelweyersheim (Bas-Rhin), et l'assaillant a été interpellé peu après sans résister. Selon la gendarmerie, la fillette de 11 ans a été blessée au couteau devant l'école, l'autre a été poignardée dans un square à proximité, dans ce village en grande banlieue de Strasbourg. Présentant des "blessures superficielles", elles ont été hospitalisées en urgence pédiatrique.
«Les levées de doutes ont été faites par la gendarmerie, les enfants sont en sécurité, il n'y a plus aucun danger», a annoncé sur place le directeur de cabinet de la préfète, Jean-Baptiste Peyrat, invitant les parents à récupérer leurs enfants, qui avaient été confinés dans l'établissement. «Les choses ont été faites avec un grand professionnalisme. Tous les plans ont été appliqués, les enfants ont été tout de suite mis en sécurité», a-t-il assuré, précisant que l'assaillant n'était pas entré dans l'établissement.
«J'ai vraiment peur»
Ce dernier, né en 1995, a été interpellé peu après 14H15 dans le square, selon la gendarmerie. Il n'avait plus de couteau en main et s'est laissé faire. Il n'est «pas connu des services», et ses motivations «ne semblent pas en lien avec une radicalisation». Les enfants ont été confinés un temps dans l'école, tandis que plusieurs véhicules des pompiers et des forces de l'ordre ont pris position devant l'établissement.
«J'étais au fond de la cour, on nous a dit de rentrer en classe le plus rapidement possible, de nous mettre sous la table et d'attendre qu'il soit arrêté et qu'on ait le feu vert pour ressortir», a raconté Aude, 9 ans, écolière en classe de CE2. «Des gens sont venus pour nous expliquer ce qui se passait, la maîtresse est venue aussi pour nous calmer. La moitié de la classe a pleuré.»
«J'ai vraiment peur. On nous a rassurés, les enfants sont en sécurité à l'intérieur, mais on ne sait pas quand on pourra les récupérer», avait déclaré à l'AFP Sarah, une maman d'élève, avant de pouvoir entrer dans l'école récupérer son fils. «Là, c'est vraiment long. J'ai un enfant qui a 8 ans, en CE2. Une amie m'a appelée, elle a vu l'agitation devant l'école en passant, la police, elle s'est renseignée auprès d'eux, son réflexe a été de m'appeler pour que je puisse récupérer mon fils.»
Cellule médico-psychologique installée
Jean-Baptiste Peyrat a annoncé la mise en place, «aussi longtemps qu'il le faudra», d'une cellule d'urgence médico-psychologique. Il a précisé qu'une enquête avait été ouverte, confiée à la gendarmerie. Vers 16h les parents ont pu commencer à rejoindre leurs enfants dans la cour de l'école, classe par classe, avant de pouvoir quitter les lieux. Des brochures de soutien psychologique leur ont été distribuées et un gendarme interrogeait chaque enfant avant qu'il quitte l'établissement.
,Les hôpitaux universitaires déploient un numéro où on pourra appeler pour prendre rendez-vous, où les familles pourront être vues et reçues pendant toute la période des vacances scolaires», a déclaré le Dr Dominique Mastelli, psychiatre responsable des cellules d'urgence médico-psychologiques du Grand Est. «Des supports seront remis aux familles pour qu'elles disposent des coordonnées.»
«On est dans une situation très particulière, on est très proche d'un événement, le niveau d'exposition et de compréhension est très variable entre ceux qui ont été directement témoins et ceux qui ne l'ont pas été. La réponse dépend de chacun. La priorité est d'être rassuré, de retrouver les contacts familiaux qui sont les plus rassurants», a-t-il ajouté. Le député Bruno Studer (Renaissance) s'est rendu sur place.
(AFP)