10 personnes sont actuellement en garde à vue
L'Elysée déploie 7000 militaires après l'attaque islamiste d'Arras

L'Elysée a annoncé samedi le déploiement de 7000 soldats sur le territoire, au lendemain de l'assassinat d'un enseignant de français, poignardé à mort par un jeune homme fiché S devant un lycée d'Arras. 10 personnes, dont l'assaillant, sont en garde à vue.
Publié: 14.10.2023 à 10:45 heures
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Dernière mise à jour: 14.10.2023 à 12:26 heures
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Ces soldats «seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre», a précisé l'Elysée, dans un contexte marqué par les craintes d'importation en France du conflit entre le Hamas et Israël (ATS).

L'Elysée a annoncé samedi le déploiement de 7000 soldats sur le territoire, au lendemain de l'assassinat d'un enseignant de français, poignardé à mort par un jeune homme fiché S devant un lycée d'Arras. Elèves et habitants s'y sont recueillis dans la matinée. Ces soldats «seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre», a précisé l'Elysée, dans un contexte marqué par les craintes d'importation en France du conflit entre le Hamas et Israël.

Le France est passée dès vendredi soir en alerte «urgence attentat», le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate, après cet acte que le président Emmanuel Macron a qualifié de «terrorisme islamiste». Cette attaque, qui a également fait trois blessés, est intervenue juste avant la commémoration lundi de l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020, près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine en région parisienne, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.

Des CRS patrouillaient samedi devant la cité scolaire Gambetta, dans le centre d'Arras, restée ouverte malgré l'annulation des cours, où se sont recueillis des habitants et des élèves parfois accompagnés de leurs parents.

«Je voulais déposer une bougie», confie, la voix tremblante, Ethan Poulain, 19 ans, présent dès le petit matin devant l'établissement, où il n'est pas scolarisé. «C'est mieux de laisser le lycée ouvert, que tout le monde puisse venir, parler, pour faire son deuil», témoigne Camille, 17 ans, qui a assisté à l'attaque. Émilie est elle venu accompagner son fils Louis, scolarisé en 5ème, ancien élève de la victime, pour l'aider à «passer le seuil de le porte».

Dix personnes en gardes à vue

«On a mis en berne la ville pour ce week-end en déprogrammant toutes les manifestations», a annoncé le maire Frédéric Leturque (Les Centristes). Le ministre de l'Education Gabriel Attal, qui a annoncé le déploiement de 1000 personnels de sécurité dans les établissements scolaires, s'est lui aussi rendu samedi dans l'établissement.

Un «moment d'union et de recueillement» est prévu lundi, a indiqué Gabriel Attal, qui doit participer dans l'après-midi à une remise de prix Samuel-Paty organisée à la Sorbonne à Paris par l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG). Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé vendredi qu'il existait un «lien entre ce qu'il s'est passé sans doute dans le Proche-Orient et le passage à l'acte» de l'assaillant, Mohammed Mogouchkov, fiché S, âgé d'une vingtaine d'années.

Dix personnes ont été placées en garde à vue, dont le suspect et deux de ses frères, a indiqué une source policière. L'un a été sorti de sa cellule, où il est incarcéré après sa condamnation pour sa participation à un projet d'attentat, a-t-elle précisé. L'assaillant, un ancien élève de l'établissement, faisait l'objet d'un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui l'avait interpellé jeudi «pour vérifier s'il n'avait pas d'arme sur lui» et pour «regarder son téléphone et notamment les messageries cryptées», a indiqué Gérald Darmanin.

Macron condamne la «barbarie du terrorisme islamiste»

Né selon l'administration française dans la république russe à majorité musulmane d'Ingouchie, il est selon une source policière de nationalité russe, arrivé en France en 2008. Son père, également fiché S, a été expulsé en 2018 selon Gérald Darmanin, mais lui ne pouvait légalement l'être, car il est entré en France avant l'âge de 13 ans. Il est passé à l'acte au moment de l'intercours à 11h00 vendredi.

La victime décédée, Dominique Bernard, enseignant de français au collège, «s'est interposé d'abord, et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies», a souligné Emmanuel Macron, appelant les Français à «faire bloc» face à «la barbarie du terrorisme islamiste».

Originaire d'Arras, père de trois grandes filles et marié à une enseignante, ce professeur agrégé de lettres modernes de 57 ans était un «passionné de littérature», «apprécié de ses élèves et de ses collègues», selon les témoignages recueillis par l'AFP. Il a été tué devant l'établissement, où un autre enseignant a également été blessé, a indiqué vendredi soir le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, chargé de l'enquête.

Mohammed Mogouchkov s'en est aussi pris à «un agent technique qu'il a blessé de plusieurs coups de couteau, et un agent d'entretien qui a également été blessé», a précisé Jean-François Ricard. L'attaque met le gouvernement sous pression, la droite exhortant à instaurer «l'Etat d'urgence», tandis que l'extrême droite pointe des «failles» et appelle à la démission du ministre de l'Intérieur.

(AFP)

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