Les parents d'une école située au nord de Paris ont voté jeudi pour un déménagement rapide des classes de maternelle situées dans une annexe jouxtant un point de deal en plein milieu d'un quartier miné par le trafic de stupéfiants, selon des résultats communiqués jeudi soir par le maire de la commune.
«Les parents d'élèves de l'école maternelle Emile Zola se sont exprimés: la proposition de transférer les quatre classes dès la rentrée des vacances de printemps a été majoritairement retenue», a écrit sur X le maire socialiste de Saint-Ouen, Karim Bouamrane. «100 pour un transfert pour le mois d'avril, 97 pour un transfert pour le mois de septembre», a-t-il précisé.
«Maintenant, je compte sur les autorités compétentes qui se sont engagées au plus haut niveau (...) pour que cette annexe puisse accueillir de nouveau les enfants dans un environnement sécurisé», a ajouté M. Bouamrane, citant la ministre de l'Education Élisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
De la drogue dans la cour de récré
Organisée par la municipalité, la votation citoyenne intervenait après le jet en janvier d'une bonbonne de protoxyde d'azote dans une fenêtre de l'école. Depuis mai 2024, des petits sachets de drogue ont également été retrouvés trois fois dans la cour de récréation. L'annexe de cette école maternelle de Saint-Ouen regroupe quatre classes et 60 élèves.
Le mur qui ceint l'école, surmonté de hauts grillages, est recouvert de street art mais aussi des inscriptions des horaires d'ouverture supposés du point de deal.
«L'attention des services de police sur le secteur est réelle et soutenue», affirme la préfecture, relevant que depuis le 1er janvier, 29 personnes ont été interpellées dans cette zone pour trafic de stupéfiants et 2 kg de produits ont été saisis.
«Il y a un gros trafic de drogue, des fois c'est insupportable», témoignait sous couvert d'anonymat une riveraine sortant de l'un des immeubles. Ils sont parfois «100 à 200 à faire la queue» pour acheter des stupéfiants en fin de journée, près de l'école, ajoutait-elle en désignant un endroit jouxtant l'école.
«La situation est connue depuis longtemps, pourquoi attendre que ça soit dangereux et alarmant pour prendre des mesures de sécurité?», s'interrogeait Marwa, mère de famille de 42 ans venue récupérer son fils pour le déjeuner.