Le parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et 12 des personnes condamnées dans le dossier des assistants d'eurodéputés du parti, dont sa cheffe de file Marine Le Pen, ont fait appel du jugement, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Le délai pour faire appel courait jusqu'à jeudi minuit. Au total, 24 personnes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris le 31 mars, en plus du RN. La moitié environ ont donc choisi d'accepter leur peine.
Décision attendue en été 2026
Marine Le Pen a été condamnée à cinq ans d'inéligibilité immédiate et quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet, le tribunal ayant estimé qu'elle était au «cœur» du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d'euros, entre 2004 et 2016.
Cette peine d'inéligibilité immédiate l'empêche, en l'état, de briguer la présidence française prévue en 2027. En raison du plus faible nombre de prévenus, le procès en appel, prévu au premier semestre 2026 avec une décision à l'été 2026, devrait être plus court que le premier, qui avait duré deux mois, entre le 30 septembre et le 27 novembre 2024.
Le tribunal a justifié l'inéligibilité immédiate en mettant notamment en avant le risque de récidive, Marine Le Pen n'ayant jamais admis les faits ni pris «conscience», selon le jugement, de «l'exigence particulière de probité» attachée à la fonction d'élue ni «des responsabilités qui en découlent».
Depuis sa condamnation, Marine Le Pen et son parti dénoncent un «scandale démocratique», une «ingérence des magistrats», des manoeuvres du «système. L'écrasante majorité des prévenus avaient clamé leur innocence dans cette affaire.