Le Premier ministre français Michel Barnier, dont le gouvernement est menacé de censure, a accédé jeudi à une des demandes notamment de l'extrême droite, en renonçant à augmenter les taxes sur l'électricité comme prévu initialement dans le projet de budget pour 2025.
«J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité dans le projet de loi de finances 2025», «cela permettra une baisse des prix de l'électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement», affirme le Premier ministre dans des extraits d'un entretien au journal Le Figaro, mis en ligne jeudi. «Que ce soit dans ma majorité ou les chefs de l'opposition que j'ai reçus : presque tous m'ont demandé d'évoluer», justifie-t-il.
Le gouvernement de Barnier joue sa survie
Le gouvernement de Michel Barnier joue sa survie face à la motion de censure que le Rassemblement national (RN, extrême droite) menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, faute d'obtenir des engagements en faveur du pouvoir d'achat des Français, dont le parti d'extrême droite s'est érigé en garant.
Formé le 21 septembre à l'issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, en juin, le gouvernement est particulièrement fragile. La France est lourdement endettée et le gouvernement veut faire voter de nombreuses mesures d'économie, très critiquées. La coalition gouvernementale est également divisée sur les hausses d'impôts.
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Antoine Armand, s'était également dit jeudi matin disposé à faire «des concessions» sur les textes budgétaires afin d'éviter la «tempête» économique et financière qu'entraînerait selon lui la chute du gouvernement.