La Suisse et la France sont depuis longtemps mariées au-dessus de nos têtes. L’accord liant la Confédération à la République pour la police du ciel est même le plus vieux du genre, datant de 2004. Il vient d’être renouvelé mardi 18 octobre. «Cet accord bilatéral permet une coopération transfrontalière fluide en matière de sûreté aérienne. Il garantit ainsi une meilleure protection de nos citoyens», affirme le communiqué de l’armée de l’air française.
Berne et Paris toujours fâchés
On disait Paris et Berne fâchés depuis la décision du Conseil fédéral de bouder les chasseurs Rafale pour acquérir, le 30 juin 2021, 36 avions de combat américains F35. Ce n’est pas faux, et l’impasse des négociations entre le Conseil fédéral et la Commission européenne ne fait que compliquer l’équation. Mais le ciel a ses règles, et la surveillance aérienne impose des partenariats.
«Pierre angulaire de la souveraineté et de la protection, les missions de police du ciel englobent la surveillance de l’espace aérien, l’assistance aux aéronefs en difficulté et s’étendent jusqu’à l’intervention d’avions de combat armés pour faire respecter les règles», poursuit le communiqué. Un incident de vol récent a agité le ciel des deux pays lorsque le Conseiller fédéral Alain Berset, en vol privé au-dessus de la France en juillet, a dû être rappelé à l’ordre par des Rafales qui l’ont forcé à atterrir, faute d’avoir pu établir son identité. L’appareil et le pilote étaient en règle, et le politicien fribourgeois avait pu redécoller.
Traversée des frontières aériennes
Les centres nationaux opérationnels suisse et français en charge des mesures de sûreté aérienne continueront donc de s’envoyer en l’air et de travailler quotidiennement ensemble. «Des exercices sont planifiés régulièrement afin d’entraîner les différents acteurs à la réalisation de missions dans lesquelles les avions traversent la frontière complète le texte du ministère français de la défense. Lors d’événements importants à proximité de la frontière, les forces aériennes suisses et l’armée de l’Air et de l’Espace continueront de travailler main dans la main pour mettre en place une protection adaptée».