Les centres de recrutement de l'armée à Moscou font face à une crise majeure: le nombre de nouvelles recrues s'effondre. En six mois, les candidatures quotidiennes ont chuté de 200 à 40, soit une baisse de 80%, selon un rapport relayé par le New York Post le mercredi 29 janvier.
Fait notable, la moitié de ces candidatures proviennent désormais de combattants étrangers, principalement originaires d'Asie et d'Afrique. Problème, la communication n'est pas toujours fluide entre les soldats de différentes nationalités, menant à de graves erreurs sur les lignes de front.
L'intérêt minimal des moscovites
Moscou a connu un pic de recrutement en été à la suite de l'incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk. «En août, nous avions du mal à faire face à la situation. Les gens arrivaient en masse, 200 à 250 personnes par jour», a déclaré un employé de la mairie de Moscou au média indépendant russe Verstka.
Juste avant l'offensive ukrainienne, le Kremlin a instauré une prime d'engagement de 19'200 dollars (17'400 francs suisses) pour attirer de nouvelles recrues et renforcer les troupes affaiblies par deux ans de guerre. Mais aujourd’hui, cette incitation ne séduit plus les Moscovites. «L’intérêt est tombé à un niveau minimal», constate l'employé de mairie.
Le renfort étranger
Si l’engouement a rapidement chuté, il en va autrement pour les combattants étrangers, qui y voient une opportunité à la fois financière et militaire. Selon le New York Post, ces volontaires seraient attirés par les témoignages de combattants vantant leur solde et leurs exploits sur le terrain.
«Je suis étudiant. La situation financière de ma famille n’est pas bonne. Je dois subvenir à leurs besoins», confie un candidat bangladais. Un autre combattant ghanéen raconte avoir été invité par un ami. Celui-ci y a vu une opportunité de réaliser son rêve: servir dans l'armée.
Les limites
Mais la barrière de la langue est un obstacle de taille. Par exemple, les responsables américains estiment que des milliers de Nord-Coréens sont morts sur le champ de bataille en commettant des erreurs, car ils ne comprenaient pas le russe.
Le Kremlin ne mise toutefois pas uniquement sur les combattants étrangers. Depuis le mois dernier, un décret de Vladimir Poutine autorise les Russes sous le coup d'une enquête judiciaire à s'engager dans l'armée en pleine guerre. Pas encore jugés, ceux-ci verront les charges à leur encontre disparaitre. Résultat: ces recrues constitueraient désormais la majorité des nouveaux enrôlements en Russie.