Escalade des tensions
Séoul et Washington lancent 4 missiles après le tir nord-coréen

La Corée du Sud et les Etats-Unis ont lancé mercredi quatre missiles sol-sol en direction de la mer du Japon, au lendemain du tir par la Corée du Nord d'un missile balistique. L'engin nord-coréen avait survolé le Japon, une première depuis 2017.
Publié: 05.10.2022 à 06:22 heures
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Dernière mise à jour: 05.10.2022 à 06:30 heures
Les missiles ont été tirés en direction de la mer du Japon.
Photo: SOUTH KOREA DEFENSE MINISTRY HAN

Selon l’état-major sud-coréen, les armées sud-coréenne et américaine ont tiré mercredi chacune deux missiles balistiques à courte portée ATACMS «pour frapper avec précision une cible virtuelle». Ces exercices «ont montré que nous sommes capables et prêts à neutraliser l’origine de la provocation tout en maintenant une position de surveillance constante», a-t-il ajouté dans un communiqué.

L’armée a également confirmé qu’un missile sud-coréen a échoué peu après son lancement, s’écrasant sans faire de victimes. Mardi, des avions de combat sud-coréens et américains avaient déjà mené des exercices de frappe de précision, selon Séoul, avec le largage de bombes sur une cible virtuelle dans la mer Jaune par deux avions de combat sud-coréens F-15K.

«Répondre aux provocations»

Le porte-parole du conseil national de sécurité américain John Kirby, interrogé par la chaîne télévisée CNN, a indiqué qu’il s’agissait de «répondre aux provocations du Nord, pour nous assurer que nous pouvons démontrer nos propres capacités» et «nous assurer que nous avons les capacités militaires prêtes».

«Il ne faut pas en arriver là. Nous avons clairement fait savoir à Kim Jong-un que nous sommes prêts à nous asseoir à la table sans conditions préalables», a-t-il ajouté.

La Corée du Nord, qui a adopté une nouvelle doctrine rendant «irréversible» son statut de puissance nucléaire, a intensifié cette année ses tirs et a lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017. Le tir de mardi était le cinquième en dix jours.

Le secrétaire général de l’ONU António Guterres a dénoncé une «escalade». Il a appelé Pyongyang «à reprendre le dialogue» afin de parvenir à «une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne».

Le président américain Joe Biden et le premier ministre japonais Fumio Kishida ont mardi condamné le dernier tir nord-coréen «avec la plus grande fermeté». Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a pour sa part déploré une «provocation» violant «clairement les principes universels et les normes de l’ONU» et ordonné «une réponse ferme».

Essai nucléaire en préparation

Séoul, Tokyo et Washington ont récemment multiplié les manoeuvres militaires conjointes, organisant le 30 septembre les premiers exercices trilatéraux anti-sous-marins en cinq ans, quelques jours après des manoeuvres à grande échelle des forces navales américaines et sud-coréennes au large de la péninsule.

Environ 28’500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud pour aider à la protéger de son voisin.

Les responsables sud-coréens et américains préviennent depuis des mois que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se préparerait à effectuer un nouvel essai nucléaire. Celui-ci pourrait être conduit après le prochain congrès du parti communiste chinois, qui débute le 16 octobre, ont indiqué ce week-end plusieurs hauts responsables du commandement américain pour l’Asie-Pacifique.

Contrairement à d’autres puissances nucléaires, la Corée du Nord ne considère pas ce genre d’armement comme un outil de dissuasion destiné à ne jamais être utilisé.

Pyongyang a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d’une puissance estimée à 250 kilotonnes.

(ATS)

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