Depuis le début de l’après-midi de mercredi, la Russie aurait apparemment fermé sa frontière avec la Norvège. C’est ce que rapportent les autorités norvégiennes. Selon elles, aucune voiture ni personne n’est arrivée au poste frontière de Storskog depuis 13 heures.
«Nous n’avons pas reçu d’informations du côté russe, il est donc difficile de dire si la Russie a introduit des restrictions de voyage», a-t-on appris auprès des autorités policières sur place. Ces derniers jours, entre 400 et 500 personnes se sont rendues de Russie en Norvège via ce poste-frontière tout au nord de la Scandinavie. La plupart d’entre eux étaient de jeunes Russes qui voulaient fuir la menace de mobilisation.
État d’alerte à la frontière géorgienne
En raison des longues files de départ qui se sont formées à l'annonce de la mobilisation partielle, les autorités russes ont limité l’accès à une région située à la frontière avec la Géorgie. Le chef de la région russe d’Ossétie du Nord, Sergueï Méniaïlo, a signé un décret limitant le passage des véhicules de tourisme dans la région, sauf pour les habitants et les touristes, a rapporté mercredi la chaîne de télévision officielle du gouvernement régional sur le service en ligne Telegram.
En outre, un état d’alerte a été déclenché dans plusieurs districts et dans la capitale régionale, Vladikavkaz. Ces restrictions compliqueront nettement le déplacement de l’Ossétie du Nord vers la capitale géorgienne Tbilissi, environ 200 kilomètres plus au sud. De nombreux Russes y ont trouvé refuge depuis l’invasion de l'Ukraine.
Depuis la mobilisation partielle lancée par le président Vladimir Poutine la semaine dernière, des dizaines de milliers de Russes se sont rendus à l’étranger, notamment en Géorgie, au Kazakhstan et en Mongolie, mais aussi dans les pays nordiques.
Apparition d’un nouveau bureau mobile de mobilisation
Alors que les premières infrastructures mobiles de recrutement étaient déjà apparues mardi à la frontière avec la Géorgie, des camions-bureaux ont également fait leur apparition à la frontière finlandaise. C’est ce que rapporte la journaliste Julia Davis sur Twitter.
Dans le camion, les hommes en âge d’être conscrits doivent recevoir un ordre de marche avant de quitter le pays, puis être enrôlés dans l’armée. En outre, il est apparemment possible de s’inscrire comme «volontaire» pour le service militaire. Ces derniers jours, des milliers de Russes ont quitté leur pays pour échapper à la mobilisation.
Des propagandistes de Poutine menacent les fugitifs
Les principaux propagandistes russes se sont désormais exprimés au sujet de cet exode massif. Lors d’un talk-show sur la chaîne publique Rossiya 1, Vadim Gigin, invité de la Biélorussie alliée, a menacé: «J’ai de bonnes nouvelles pour tous ceux qui ont fui en Biélorussie: la Russie est notre alliée. Toute personne qui se réfugie dans notre pays avant la mobilisation sera immédiatement expulsée et renvoyée en Russie.»
Le député russe Alexeï Jouravlev s’est lui aussi joint au mouvement, parlant de «chiens en fuite» dont personne ne veut: «Nous n’oublierons jamais les héros de l’opération militaire spéciale, nous leur rendrons hommage. Mais ces chiens en fuite, ils seront oubliés. Personne ne se souviendra d’eux.»
La présentatrice de télévision Olga Skabeïeva, elle, a affirmé que le Kazakhstan expulserait lui aussi tous les fugitifs et les renverrait en Russie – une fausse déclaration. Le Kazakhstan a simplement annoncé qu’il expulserait à nouveau tous les Russes recherchés pour un crime en Russie.