La capitale du Bangladesh est à feu et à sang, en proie à des émeutes civiles meurtrières. Le département d'Etat américain a donc déconseillé samedi de voyager dans le pays. Le département d'Etat autorise le départ volontaire des employés du gouvernement américain non essentiels et des membres de leur famille, précise l'avis. Du côté suisse, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) recommande «une très grande prudence dans tout le pays». La situation au Bangladesh est confuse, ajoute-t-il sur son site en ligne.
Selon un décompte de l'AFP, au moins 133 personnes ont été tuées cette semaine au Bangladesh, où les manifestations sont quasi quotidiennes depuis le début juillet pour réclamer la fin d'un système de quotas qui réserve plus de la moitié des postes de la fonction publique à des groupes spécifiques. Des soldats patrouillent dans les villes du Bangladesh pour réprimer l'agitation croissante, la police anti-émeute tirant à balles réelles sur les manifestants qui ont défié le couvre-feu instauré par le gouvernement.
La plus haute juridiction du Bangladesh doit se prononcer dimanche sur l'avenir des règles de recrutement dans la fonction publique qui ont déclenché des affrontements. La première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 15 ans et dont le gouvernement est accusé par ses opposants de faire plier le pouvoir judiciaire, a laissé entendre, en début de semaine, que le système auquel s'opposent les manifestants serait supprimé.