Lorsque Hanna* est admise dans un hôpital autrichien en février 2023, les médecins ne peuvent plus rien pour elle: elle a un cancer extrêmement grave. Des métastases se sont formées dans tout son corps. La jeune fille a perdu énormément de poids en peu de temps, elle souffre de troubles de la déglutition, de difficultés respiratoires. Des tumeurs et des signes de paralysie sont détectés.
Quelques jours après son admission à l'hôpital, Hanna meurt à seulement 14 ans. Mais aujourd'hui, ses parents doivent répondre de leurs actes devant le tribunal régional autrichien de Klagenfurt, révèle le journal «Kronenzeitung». Mais pourquoi donc?
Le portail autrichien nachrichten.at a pu consulter la plainte pénale en détail. Le ministère fédéral de la Justice reproche aux parents d'avoir infligé à leur fille des «souffrances physiques», de l'avoir laissée «sans défense en raison de son infirmité et de sa maladie» et de ne pas l'avoir «informée de manière adéquate sur sa maladie, son évolution et les possibilités de traitement».
En effet, plusieurs mois avant l'hospitalisation d'Hanna, une tumeur avait été découverte au niveau de son pied. Mais celle-ci n'a pas été traitée par la médecine classique, choix des parents. Pour cette décision, ils risquent aujourd'hui jusqu'à trois ans de prison.
De la cannelle et des clous de girofle
Au lieu de recourir à la chimiothérapie ou à la radiothérapie, les parents ont cherché de l'aide auprès de guérisseurs... qui étaient en plus sous le coup d'une enquête. Ils ont toutefois argumenté de manière crédible qu'ils avaient vivement recommandé une hospitalisation. Mais selon le média Puls24, les parents n'ont pas suivi ce sage conseil. En lieu et place, ils ont administré à la jeune fille un mélange de miel, de gingembre, de cannelle et de clous de girofle.
Hanna aurait-elle survécu avec une chimiothérapie et une radiothérapie? Impossible de répondre avec certitude. Mais selon la science, les chances de survie sont de l'ordre de 70%, si la tumeur est détectée à temps.
Les parents, eux, ne s'estiment pas coupables. Hanna a elle-même décidé de ne pas suivre de traitement, argumentent-ils. L'avocat a souligné auprès du quotidien régional autrichien «Kleine Zeitung» que la jeune fille était «déjà capable de prendre des décisions d'un point de vue juridique à l'époque» et qu'elle était «très affirmée et sûre d'elle». Selon lui, ne pas recourir à la chimiothérapie et à la radiothérapie était donc une «décision murement réfléchie et personnelle».
*Nom d'emprunt