Ce jour-là, l'Israélienne Millet Ben Haim s'amusait avec des copines au festival de musique Supernova, au sud-ouest du pays. Puis en quelques secondes, l'enfer s'est abattu sur elle. La jeune femme a alors vécu les heures les plus brutales de sa vie.
Même si – avec beaucoup de chance – elle a survécu à l'attaque du Hamas contre les festivaliers, Millet Ben Haim le sait: sa vie ne sera plus jamais la même, confie-t-elle à «Bild».
A lire aussi sur l'attaque du Hamas
«Les terroristes étaient de tous les côtés»
Tout a commencé à six heures et demie du matin, lorsque la musique du festival a soudainement cessé de jouer: «Jusque-là, c'était vraiment une bonne fête. Puis des traînes de fumées – des dizaines, peut-être des centaines – ont commencé à lacérer le ciel.»
Comme de nombreux autres festivaliers, Millet Ben Haim a tenté de s'enfuir en voiture. En vain: «Après quelques mètres, les gens ont commencé à crier qu'il y avait des terroristes et qu'ils tiraient. Ils étaient partout et ils se rapprochaient. On ne pouvait aller nulle part.»
Seule échappatoire: fuir à travers les champs, dans le chaos le plus total. Mais là encore, «les terroristes savaient exactement où nous allions et nous ont encerclées. Certains d'entre eux conduisaient des voitures, d'autres étaient à moto ou à pied. Certains ont même débarqué en parapente!»
«Je savais qu'ils allaient me violer»
Millet Ben Haim trouve finalement une cachette dans un buisson, avec trois autres femmes. Paniquée, la jeune femme tente d'appeler la police: «L'agent nous a dit de tenir bon. Il nous a aussi dit que d'autres villages étaient pris d'assaut et encerclés.» C'est là qu'elle prend réellement conscience de l'ampleur de l'attaque.
La jeune se souvient aussi avoir entendu distinctement à plusieurs reprises les voix des membres du Hamas. Tous semblaient décontractés. Elles auraient même entendu rire certains.
Plus grave, Millet Ben Haim sait également ce qui l'attendait si elle était tombée entre les mains des terroristes: «Je savais qu'ils allaient me violer.»
Acculée par le désespoir, Ben Haim fait alors ses adieux à sa famille: «Je leur ai dit que j'étais satisfaite de ma vie»... avant qu'un miracle ne se produise: un homme qui tentait de sauver des civils dans la région avec sa voiture est passé par là.
«J'ai l'impression d'être un fantôme»
«J'ai compris que je devais sortir des buissons pour qu'il nous voie» se rappelle la jeune femme, qui se souvient également que «les tirs continuaient sans relâche. C'était le moment le plus effrayant».
Avec les autres femmes, Millet Ben Haim réussit à rejoindre la voiture de son sauveur, sous une pluie de balles.
Si la jeune femme a désormais retrouvé sa famille, le souvenir de l'horreur est encore frais: «Je n'ai pas l'impression que c'est fini. Le traumatisme est énorme, il me touche au plus profond de ma personne.»
Selon elle, il est difficile d'être elle-même quand elle est avec sa famille: «J'ai l'impression d'être un fantôme. Je ne sais pas qui je suis». Même si Millet Ben Haim a survécu, elle est consciente que «c'est loin d'être fini».