Un tribunal russe a condamné lundi à 5 ans et demi de prison une retraitée de 72 ans accusée d'avoir diffusé deux messages jugés hostiles à l'offensive russe en Ukraine, en pleine répression de toute critique.
Le service de presse du tribunal de la ville de Chakhty, dans la région de Rostov (sud-ouest), a indiqué à l'AFP qu'Evguénia Maïboroda avait été reconnue coupable de «diffusion de fausses informations» sur l'armée et d'appel à «des actes extrémistes».
«Son frère s'est retrouvé sous les décombres»
Elle devra purger sa peine dans une colonie pénitentiaire à «régime ordinaire» pour «avoir publié des contenus sur sa page VKontakte», l'équivalent russe de Facebook. Selon l'ONG spécialisée Setevye Svobodi, qui vient en aide aux prisonniers politiques, l'accusée avait partagé des «informations sur le nombre de soldats russes tués» et une «vidéo émotionnelle» sur le conflit.
Mme Maïboroda a expliqué avoir publié ces messages car «son frère s'est retrouvé sous les décombres d'un bâtiment détruit par des tirs à Dnipro», dans le centre-est de l'Ukraine, a indiqué Setevye Svobodi sur Telegram. Elle a plaidé coupable, mais a refusé de reconnaître avoir agi par «haine» comme le lui reprochait l'accusation, a précisé l'ONG.
Depuis l'offensive du Kremlin contre l'Ukraine, en février 2022, des milliers de Russes critiques du conflit ont été condamnés à des amendes et des dizaines d'autres à de lourdes peines de prison. La plupart des figures de l'opposition sont en prison ou ont fui le pays.
(AFP)