Kamala Harris va livrer un «réquisitoire final» contre Donald Trump mardi à Washington, à l'endroit même où l'ancien président avait harangué ses partisans juste avant qu'ils n'attaquent le Capitole le 6 janvier 2021. La vice-présidente et candidate démocrate veut à cette occasion établir un fort contraste entre sa vision et celle du candidat républicain, marquée selon elle par le chaos et la division, a indiqué la même source, qui a requis l'anonymat.
Donald Trump est «de plus en plus déséquilibré» et à la recherche d'un «pouvoir absolu», a estimé mercredi Kamala Harris, qui n'a cessé de durcir le ton ces derniers jours à propos de son rival. L'ancienne procureure s'exprimera sur l'Ellipse, une vaste étendue herbeuse située entre la Maison Blanche et l'obélisque du Washington Monument, au coeur symbolique de la capitale américaine, et une semaine jour pour jour avant l'élection.
C'est là que, le 6 janvier 2021, des milliers de partisans du milliardaire républicain s'étaient réunis à Washington pour dénoncer de supposées «fraudes» à l'élection de novembre 2020, qui avait privé Donald Trump d'un second mandat. «Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais» la défaite, avait lancé le président de l'époque à une marée humaine agitant des drapeaux «Trump 2020».
«Tentative de coup d'état»
La foule avait ensuite marché sur le siège du Congrès, où les parlementaires américains étaient réunis pour certifier l'élection de Joe Biden, avant d'envahir l'édifice. Plus de 1500 personnes ont été poursuivies à ce jour par la justice fédérale pour avoir participé à cet assaut.
Selon le chef de la commission du Congrès chargée d'enquêter sur la responsabilité de l'ancien président durant cette attaque, Donald Trump était bien «au centre» d'une «tentative de coup d'Etat». Ce groupe d'élus majoritairement démocrates a cherché à montrer que le rejet par Donald Trump des résultats de la présidentielle de novembre 2020 n'était pas une coquetterie de mauvais perdant, mais la composante essentielle d'une stratégie réfléchie pour garder le pouvoir.
Au cours des dernières années, le camp Trump a tenté de pousser un récit tout autre, celle d'une manifestation pacifique ayant mal tourné, et d'une persécution politique à l'encontre des centaines de personnes poursuivies par la justice pour ces faits. Donald Trump a estimé récemment que le 6 janvier 2021 avait été une «journée d'amour».