A quelques heures des élections américaines, la tension est palpable. Le pays plus divisé que jamais, pourrait faire face à une vague de violence, suivant l'issue du vote. C'est en tout cas ce que promettent des extrémistes de droite sur Telegram.
Selon une enquête du «New York Times» publiée lundi 4 novembre, un vaste réseau de 500'000 membres se tient prêt à se mobiliser le jour du scrutin pour interférer dans le processus de vote et contester les résultats, là où Donald Trump ne serait pas donné gagnant. Ces chaînes sont truffées de théories du complot, de désinformations et d'images brutales. Certains messages exhortent les partisans à se préparer à la violence.
Garder les fusils proches
«Le jour approche à grands pas où il ne sera plus possible de rester indifférent», peut-on lire dans un message des Proud Boys, une organisation d'extrême droite qui a joué un rôle déterminant dans l'attaque du capitole du 6 janvier 2021. Le même groupe a publié une photo d'un stock d'armes avec la légende: «Les Proud Boys font le plein et se préparent pour novembre... Ça va être énorme!!», révèle le «Wall Street Journal».
Dans d'autres publications, les Proud Boys appellent à ce que les élus soient «arrêtés, jugés pour trahison et pendus». Ils demandent en plus à leurs partisans de «garder leurs fusils à leurs côtés».
Les membres de ces groupes d'extrême droite s'organisent pour mettre la pression sur les bureaux de votes. Par exemple, au Nouveau-Mexique, les partisans ont été invités à surveiller avec des caméras ces lieux, à porter plaintes ainsi qu'à se tenir «prêts à se battre comme des diables». Une autre chaîne Telegram consacrée aux votes à New York, recrutent du personnel pour «surveiller la validité des élections». Ces derniers évoquent, sans preuve crédible, des millions d'irrégularités sur les listes électorales.
«Une guerre civile inévitable»
Les groupes d'extrême droite, comme les Proud Boys capitalisent sur les dangers de fraudes électorales pour appeler à la violence. Pourtant, de nombreuses allégations ont d'ores et déjà été démenties. Mais les membres continuent de marteler des thèses trompeuses relatives au nombre d'inscrits. Selon leur théorie, le scrutin serait faussé par le vote illégal massif de réfugiés pour Kamala Harris.
Au Michigan, une vidéo publiée montre un camion flanqué d'un drapeau confédéré poursuivant des enfants d'immigrés. La légende suivante accompagne la publication: «20/01/25: Trump prête serment en tant que président. 21/01/25: Moi et les Proud Boys commençons la déportation.»
L'alliance générale contre la haine et l'extrémisme a observé une augmentation de 317% de la «rhétorique violente liée au déni des élections par de nombreux groupes sur Telegram». Il n'y a pas eu de mouvement de gauche significatif comme celui-ci. L’organisation à but non lucratif a cité des publications qui utilisaient des élections prétendument truquées pour justifier une «guerre civile inévitable» et un appel à «tirer pour tuer tous les électeurs illégaux», rapporte le «Wall Street Journal».
De son côté, le gouvernement fédéral prévoit de renforcer considérablement la sécurité le 6 janvier, date à laquelle le Congrès se réunira pour officialiser les résultats des élections. Les autorités affirment qu'elles ne s'attendent pas à une attaque d'une ampleur similaire à celle de 2021 du fait, en partie, de l'inculpation de plus de 1500 émeutiers.