Droits des LGBTQIA+ en Hongrie
13 pays de l'UE appellent la Commission à agir

Treize pays de l'UE ont appelé mardi la Commission européenne à utiliser «tous les outils à sa disposition pour garantir le plein respect du droit européen» face à une loi hongroise jugée «discriminatoire» à l'encontre des personnes LGBTQIA+.
Publié: 22.06.2021 à 17:59 heures
Le gouvernement souverainiste de Viktor Orban multiplie les restrictions visant la communauté LGBT.
Photo: LASZLO BALOGH

«Nous exprimons notre profonde inquiétude quant à l’adoption, par le Parlement hongrois, d’amendements discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQIA + et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants», écrivent-ils.

La déclaration, communiquée à la presse, devait être débattue dans l’après-midi à Luxembourg lors d’une réunion des ministres des Affaires européennes des Vingt-Sept.

Lancée à l’initiative de la Belgique, elle a été signée par douze autres Etats membres: Pays-Bas, Luxembourg, France, Allemagne, Irlande, Espagne, Danemark, Finlande, Suède, ainsi que les trois pays baltes.

«Nous demandons instamment à la Commission européenne, en tant que gardienne des traités, d’utiliser tous les outils à sa disposition pour garantir le plein respect du droit européen, y compris en saisissant la Cour de justice de l’UE», indiquent ces pays membres.

La Hongrie a adopté le 15 juin un texte interdisant la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs, suscitant l’inquiétude des défenseurs des droits humains, alors que le gouvernement souverainiste de Viktor Orban multiplie les restrictions visant la communauté LGBT.

Ces amendements «introduisent une interdiction de la 'représentation et de la promotion d’une identité de genre différente du sexe à la naissance, du changement de sexe et de l’homosexualité' pour les personnes de moins de 18 ans», soulignent les pays signataires. Ceux-ci dénoncent une «forme flagrante de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre».

«L’inclusion, la dignité humaine et l’égalité sont des valeurs fondamentales de notre Union européenne, et nous ne pouvons pas transiger sur ces principes», poursuivent-ils. «La stigmatisation des personnes LGBTQI constitue une violation manifeste de leur droit fondamental à la dignité, tel que prévu par la Charte européenne» des droits fondamentaux et le droit international.

Selon Sophie Wilmès, la cheffe de la diplomatie belge, il s’agit d'«un appel clair à l’action». «L’Europe des valeurs n’est pas un menu à la carte», a affirmé la ministre libérale, citée dans un communiqué. «Nous avons l’obligation de dire à nos partenaires quand nous sommes profondément convaincus qu’ils se sont engagés dans une mauvaise voie», a-t-elle ajouté.

(ATS)

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