Deux militants à Biarritz
Ils s'introduisent dans une villa de Poutine pour y faire flotter le drapeau ukrainien

Une action hautement symbolique a eu lieu ce week-end dans la ville de Biarritz, en France. Un militant français et un russe se sont introduits dans une des villas du clan Poutine. Après avoir changé les serrures, ils ont hissé le drapeau ukrainien sur le balcon.
Publié: 14.03.2022 à 15:35 heures
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Dernière mise à jour: 25.05.2022 à 13:41 heures
Un drapeau ukrainien flotte en bord de mer. La mer Noire? Non, la Côte atlantique, en France.
Photo: DR
18 - Alexandre Cudré - Journaliste Blick.jpeg
Alexandre Cudré

Bien loin de l’Ukraine en guerre, la ville de villégiature française de Biarritz, sur la Côte atlantique, coule des jours paisibles. Ou presque. Sur le balcon d’une villa en bord de mer, un homme tient fièrement et face au vent un grand drapeau ukrainien. Simple soutien à un peuple en guerre? L’histoire est un peu plus savoureuse que cela, car la villa en question appartient à Vladimir Poutine.

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«Le drapeau ukrainien flotte sur le château de Poutine à Biarritz», dit la légende.

Ils entrent par effraction et font changer les serrures

Le week-end dernier, au moins deux militants anti-Poutine sont ainsi entrés par effraction dans la villa présumée du président russe. Selon Europe1, après avoir pris plusieurs photos à l’intérieur, ils changent les serrures du bâtiment. La police aura tout de même réussi à les interpeller, l’un d’entre eux s’étant retrouvé en garde à vue lundi matin, pour «violation de domicile» et «dégradations».

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Il s’agit de Pierre Haffner, un entrepreneur russophile français. L’homme, un proche des «gilets jaunes», tient un blog sur Mediapart où il écrit de manière virulente contre le régime de Poutine. Il y explique avoir résidé en Russie des années 1990 jusqu’en 2017. «J’attends un renversement du régime pour pouvoir revenir en Russie», écrit-il. Il a voulu prendre le contrôle de la villa de Poutine pour y loger des réfugiés ukrainiens.

Achetée avec de l’argent détourné

Europe1 avait enquêté sur cette villa du clan du président russe, située au bord de l’Atlantique. Vladimir Poutine l’a acquise en 1996 pour la coquette somme de 400’000 dollars, alors qu’il n’était encore qu’un des pontes de la mairie de Saint-Pétersbourg. Il est très probable qu’elle ait été achetée avec de l’argent détourné des caisses publiques, son salaire de l’époque ne lui permettant pas un tel achat. De plus, les lois en vigueur à l’époque en Russie, alors en grande difficulté économique, interdisaient de faire sortir de l’argent du pays.

Selon Pierre Haffner, des proches de Vladimir Poutine s’y rendent régulièrement. «Ils viennent chaque année, au mois d’août», a-t-il déclaré à Europe1. Alexandre de La Cerda, consul honoraire de Russie à Biarritz, a fermement démenti ces accusations: «Un certain nombre de Russes ont des propriétés sur la côte basque, comme ils en ont sur la Côte d'Azur.»

Les papiers d’identité d’un oligarque retrouvés

Aujourd’hui, le prix de cette villa est estimé à 2 millions d’euros. La fille de Vladimir Poutine, Katerina Tikhonova, y logerait régulièrement. Les deux militants affirment y avoir trouvé les papiers d’identité de son ex-mari, le milliardaire Kirill Shamalov, explique le quotidien britannique «The Guardian», qui s’est lui aussi intéressé à l’affaire.

Le journal britannique révèle d’ailleurs qu’un des activistes ayant pris part à l’opération n’est autre que Sergueï Saveliev, un militant et opposant au régime que «Libération» décrit comme un «lanceur d’alerte».

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Un message avec une photo de l’interpellation a été posté sur Facebook par Vladimir Osechkin, fondateur de l’organisation russe des droits de l’homme Gulagu-Net. Selon lui, la famille de Vladimir Poutine et les oligarques proches du pouvoir disposeraient de centaines de villas de ce genre.

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