Ce sont des sujets devenus inévitables qui bercent (malheureusement) notre quotidien: pénurie d’électricité et réchauffement climatique. La Confédération appelle ses citoyens à économiser le moindre petit kilowattheure.
Eteindre la lumière en sortant d’une pièce, éteindre les veilles des appareils électroniques… il existe pléthore de petits gestes à réaliser au quotidien pour moins polluer. Et si le combat était sur un autre front?
Spoiler alert: Utiliser nos téléphones pollue plus que de prendre l’avion. C’est ce que nous apprend un courrier de lecture dans «La Liberté».
La 5G pollue encore plus
On n’est pas encore huit milliards sur Terre, et pourtant 19 milliards de smartphones se baladent sur le globe. Ils sont connectés en permanence à Internet et leur coût énergétique est gigantesque. Pour maintenir allumés les data centers aux Etats-Unis et les refroidir, il faut l’électricité de 2,5 centrales nucléaires.
En tout et pour tout, l’utilisation des téléphones correspond à 4% des émissions de gaz à effet de serre. C’est 1,7 fois plus que le trafic aérien mondial. En guise d’exemple, les 3,5 milliards de recherches Internet quotidiennes polluent autant que sept fois le vol Paris-New York.
Le journal fribourgeois donne un autre exemple à échelle humaine et individuelle: envoyer un e-mail avec une petite pièce jointe de 1 Mo équivaut à laisser une ampoule de 60 W allumée pendant 25 minutes.
Autre mauvaise nouvelle qui risque de relancer (encore) le débat. Même si la 5G semble diminuer le rayonnement ionisant, elle consomme néanmoins trois fois plus que la 4G.
Une chanson pollue comme cinq pays africains
La pollution numérique est invisible mais bien réelle. Rabih Bashroush, un chercheur de l’Université East-London et membre du projet Euroca financé par la Commission européenne, a calculé combien les 6 milliards d’écoutes du clip vidéo de la chanson «Despacito» ont demandé en énergie. Cela correspond à la consommation d’électricité du Tchad, de la Guinée-Bissau, de la Somalie, de la Sierra Leone et de la République centrafricaine réunies en une seule année, peut-on apprendre par la BBC: «Les émissions totales pour diffuser cette chanson pourraient être de plus de 250'000 tonnes de dioxyde de carbone».
Mais avec ces différents constats, que pouvons-nous faire? Comme pour les restrictions d’eau et d’électricité, devrons-nous bientôt limiter l’utilisation de nos smartphones? Ce débat ne fait peut-être que commencer...